Je tiens à souligner l'aspect positif de cet allongement de la scolarité obligatoire. En 1882, la loi sur l'enseignement primaire a instauré la scolarité obligatoire dès l'âge de six ans, avant que le terme en soit porté à seize ans par l'ordonnance du 6 janvier 1959.
L'éminent sociologue et économiste Esping-Andersen a mis en évidence l'intérêt d'organiser une prise en charge éducative collective des enfants le plus tôt possible en veillant à ce que cette prise en charge soit financièrement accessible et de qualité. Ce renforcement du capital culturel est contenu dans notre proposition de loi.
Au-delà, il convient de rappeler que l'éducation a besoin de moyens. L'OCDE a montré qu'en 1995 les dépenses d'éducation représentaient 11,5 % du total des dépenses publiques et qu'elles ne représentent plus aujourd'hui que 7,1 %. Ces données, si elles doivent être analysées avec prudence, mettent en évidence une tendance de fond à la baisse des dépenses d'éducation, révélatrice des choix qui sont faits, année après année, au détriment de ces dépenses.
L'effort en matière d'éducation est un investissement pour tous. Plus le niveau de qualification est élevé, plus le taux d'emploi et les revenus du travail, quel que soit le niveau de qualification, le sont. Certes, l'école a un coût, mais il est sans commune mesure avec celui, économique et social, de l'ignorance et de l'échec scolaire. Mettons donc les choses en perspective : l'éducation publique est avant tout un investissement humain, social et économique qu'il faut soutenir et développer.