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Intervention de Claude Bartolone

Réunion du 8 juin 2011 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Article 1er, amendement 464

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Bartolone :

Depuis que nous avons entamé cette discussion, on nous a accusé de ringardise. Mais au travers de la philosophie de ce texte, on retrouve une veille position de la droite, du temps de Raymond Barre. Souvenez-vous : les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain. C'est cette même logique ringarde qui figure dans le texte qui nous est proposé aujourd'hui.

Avec ce texte, on retrouve le fameux théorème de la droite : il suffit de libérer l'énergie des puissants, de donner du pouvoir d'achat à ceux qui ont déjà tout, pour entraîner la reprise de l'économie, le cercle vicié et vicieux de l'investissement et de la reprise de l'activité économique.

Comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire, ce texte est une entourloupe puisqu'il s'agit d'essayer de faire oublier à une majorité de Français le cadeau fait aux 14 443 contribuables qui ont bénéficié, en 2010, du bouclier fiscal pour 600 millions d'euros. C'est une entourloupe électorale pour faire oublier que les 925 plus grandes fortunes ont obtenu 381 000 euros par foyer fiscal. Et je ne reviendrai pas sur le chèque de 30 millions d'euros dont a bénéficié Mme Bettencourt, car cette pauvre dame a beaucoup d'ennuis aujourd'hui.

Pour faire accepter cette entourloupe, vous essayez d'intervenir sur l'ISF en ayant toujours à l'esprit cette maudite réflexion philosophique de la droite selon laquelle il suffit de donner aux plus favorisés pour sortir la France de la situation économique, sociale et financière que nous connaissons. Mais si cela fonctionnait, depuis 2002 que vous êtes là, cela se verrait ! À entendre certains de vos discours, on pourrait croire que vous êtes tels des oiseaux qui viennent de naître, que vous venez d'arriver aux affaires pour essayer de faire appliquer votre politique. Mais si cela devait marcher, on en verrait déjà aujourd'hui les résultats. Malheureusement, ce qu'on constate, c'est beaucoup plus de souffrance sociale, de difficultés, de chômage, bien plutôt que les bonnes nouvelles économiques que vous nous aviez annoncées.

Je veux aussi pointer les contradictions qui existent dans les discours tenus par la majorité et par les plus hautes autorités de l'État. En pleine crise financière des subprimes, combien de fois avons-nous entendu le Président de la République se féliciter du modèle social français, qui nous avait permis de résister à la crise et de nous en sortir mieux que les autres pays qui n'avaient pas le même filet de protection sociale ; et pourtant ce même système de protection sociale est menacé aujourd'hui par votre texte.

Quel symbole de voir le bouclier fiscal supprimé et l'ISF aménagé au moment même où des propos insupportables sont tenus sur les bénéficiaires du RSA ! Mes collègues du groupe SRC en ont déjà parlé, mais nous n'aurons de cesse d'y revenir.

Madame la présidente, permettez-moi de reprendre la remarque qui a été faite par Henri Emmanuelli…

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