Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Bernard Depierre

Réunion du 8 mars 2011 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Depierre, rapporteur :

Je suis étonné d'entendre des députés dénoncer le recours à l'initiative parlementaire pour résoudre un problème majeur, alors que nous devrions au contraire nous en réjouir.

Je vous ai écouté avec d'autant plus d'intérêt, monsieur Féron, que vous êtes plus spécialement concerné par ce texte, le stade de Nancy étant situé dans votre circonscription. Les responsables du club et de la communauté urbaine nous ont fait savoir la semaine dernière que l'enjeu pour eux était d'être au rendez-vous du 27 mai, les stades pour lesquels les projets ne seraient pas prêts à cette date s'exposant à être relégués au rang de stades de réserve, comme la Fédération française de football nous l'a confirmé.

Cette proposition de loi ne relève en rien du bricolage, c'est un texte qui vise à résoudre un problème précis. On ne peut pas nier la lourdeur du cahier des charges de l'UEFA – qui a d'ailleurs amené l'Ukraine et la Pologne à s'associer pour accueillir le prochain championnat d'Europe – mais il est d'autant plus lourd que ce sera la première fois en 2016 que le championnat mettra aux prises les équipes de vingt-quatre nations : cela donnera lieu à 51 matchs, suivis par 2,5 millions de spectateurs et par 1,5 à 2 milliards de téléspectateurs.

Les clubs professionnels ne peuvent que se féliciter de l'accroissement de la capacité de leurs installations. La capacité moyenne des stades des vingt meilleurs clubs français est de moins de 25 000 spectateurs, soit 15 000 de moins qu'en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Les recettes que les clubs des onze villes concernées tireront de ces nouveaux équipements seront donc accrues, ce qui permettra de diminuer les subventions publiques.

M. Philippe Piat, qui préside le Syndicat international des joueurs professionnels, me disait encore ce matin combien cet événement était une chance, non seulement pour l'image du football français, mais pour tout le sport français, étant donné la force d'entraînement de ce qui est, avec 2,2 millions de licenciés, le sport le plus populaire.

Le financement de la construction des stades ne pèsera pas sur le CNDS : la solution, trouvée en amont, d'un prélèvement sur les paris « en dur » permettra de ne pas diminuer les budgets consacrés par le Centre à ses autres missions.

L'essentiel à mes yeux est que cet événement générera d'ici à 2014 25 000 emplois pour la construction et la rénovation des stades et, ensuite, de 3 000 à 5 000 emplois pour gérer ces onze équipements. En outre, leur multifonctionnalité facilitera leur amortissement. Ainsi les recettes du grand Stade de France sont majoritairement dues à des événements sans caractère sportif. Il n'empêche que, sans cet équipement, la France n'aurait jamais pu accueillir la coupe du monde de rugby, ni le championnat du monde d'athlétisme. Le déroulement de la finale et des deux demi-finales au grand Stade donnera à coup sûr un élan extraordinaire à toute l'économie de la plaine Saint-Denis.

Vous semblez mésestimer les avantages d'un remboursement étalé sur toute la durée du bail emphytéotique administratif, le BEA. Cette formule permet, tant au bailleur qu'au preneur, de ne prendre aucun risque.

Vous qui vous êtes rendu avec moi à Athènes en tant que membre de la mission d'information sur les grandes infrastructures sportives, monsieur Deguilhem, vous avez pu constater comme moi que le défaut de rentabilité des infrastructures construites pour les Jeux olympiques était dû à l'impossibilité de les exploiter à d'autres fins.

Le coût exorbitant des transferts de joueurs n'a rien à voir avec la question de l'organisation du championnat d'Europe, monsieur Bloche. C'est à l'UEFA d'endiguer ce coût, comme celui des salaires.

Le stationnement pose en effet un problème complexe, monsieur Roatta, au regard du code de l'urbanisme, mais je suis persuadé que les villes ont trouvé des solutions, telles que l'organisation de parkings relais ou de navettes de ramassage à l'entour des stades.

On peut toujours regretter l'insuffisance des financements, mais je vous fais remarquer que les plus gros investissements, qui concernent quatre ou cinq villes, bénéficieront de financements mixtes.

Quant aux aides aux associations sportives, madame Langlade, elles sont définies précisément par la loi, et n'ont rien à voir non plus avec la question du financement de ces stades. Sans contester que ces investissements pèseront sur le budget de certaines collectivités, je suis convaincu qu'ils sont pour ces onze villes une chance inespérée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion