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Intervention de Christian Forestier

Réunion du 15 décembre 2010 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Christian Forestier, coprésident du comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires :

Mme Quintin a parfaitement bien traduit le sentiment général du comité de pilotage. Le rapport de l'Assemblée nationale n'a pas provoqué l'émoi des membres du comité, encore moins le mien. La situation me rappelle d'ailleurs ce qui s'était produit après la publication du rapport de M. Jacques Grosperrin sur la mise en oeuvre du socle commun au collège. À l'époque, ce rapport n'avait pas perturbé les travaux du Haut conseil de l'éducation, dont je suis membre, mais les avait au contraire enrichis. Il est d'ailleurs intéressant de noter la convergence entre ce qu'il est convenu d'appeler le « rapport Grosperrin » et celui du Haut conseil.

Mme Quintin et moi-même avons refusé, mercredi et jeudi derniers, de commenter votre rapport dans les médias. Toutefois, vos conclusions pèseront lourds dans nos documents. D'abord dans le premier rapport d'étape de janvier, puis dans le rapport final qui sera rendu ultérieurement.

Les réactions médiatiques à votre rapport montrent qu'il y a encore beaucoup à faire pour favoriser l'évolution des mentalités de nos concitoyens. Les réactions seront d'ailleurs sans doute identiques lorsque notre rapport sera rendu. Restent donc beaucoup d'efforts à fournir pour convaincre tant les décideurs que nos concitoyens d'aller au-delà de la vision simpliste actuelle. La question des rythmes scolaires ne se réduit pas en effet à la semaine de quatre jours ou de quatre jours et demi.

Ce matin, j'ai reçu deux institutions importantes en audition, en premier lieu l'Association des maires de France (AMF). En effet, aucune réforme, notamment dans le primaire, ne pourra se faire sans un dialogue poussé avec les maires. Nous avons ensuite reçu Mme Françoise Laborde, du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et j'invite d'ailleurs la représentation nationale à faire de même. Elle nous a livré quelques statistiques sur l'impact de la télévision dans l'organisation du temps de l'enfant que je ne connaissais pas. Les membres du comité de pilotage ont été fortement ébranlés par ces chiffres. En effet, beaucoup d'enfants commencent à regarder la télévision à partir de 6 heures du matin et 5 % des enfants de moins de dix ans sont toujours devant la télévision à 23 heures. Ce pourcentage est compris entre 10 et 15 % pour les enfants de moins de quinze ans. Les jours de « non-école », le 23 heures va jusqu'à minuit… Ainsi, quand il n'y a pas classe le lendemain, le « gain » de télévision la veille est d'une heure. Par ailleurs, je ne nous ferai pas part de ce que nous a dit cette interlocutrice au sujet de la qualité des programmes qui ont remplacé les « Club Dorothée » et autres « Bonne nuit les petits »… Je m'étonne d'ailleurs que ces chiffres ne fassent pas l'objet d'une plus grande publicité.

En tout cas, nous tenterons, dans le rapport qui sera remis en janvier au ministre, de poser intelligemment toutes les questions, même si on n'échappera pas au feu médiatique sur la semaine de quatre jours et les grandes vacances. Nous entamerons ensuite la seconde phase de nos travaux – nous verrons si nous continuons les auditions – qui débouchera sur la remise, dans la dernière partie de l'année scolaire, d'un rapport au ministre.

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