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Intervention de Brice Hortefeux

Réunion du 14 décembre 2010 à 21h30
Projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure — Discussion générale

Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, avant de répondre aux orateurs, je tiens à saluer le travail collectif mené par le Parlement et le Gouvernement, qui a permis d'aboutir à ce texte.

J'ai bien entendu certaines remarques, mais personne n'a dit qu'il n'y avait rien dans ce texte. Il s'agit d'un texte dense, cohérent, indispensable.

Je remercie tout spécialement le rapporteur Éric Ciotti pour son travail remarquable, le président de la commission des lois, Jean-Luc Warsmann, Philippe Goujon et Jacques-Alain Bénisti du groupe UMP, Michel Hunault et tous les députés qui apportent leur soutien actif aux dispositions de ce texte.

Encore une fois, je répète que ce projet de loi est le seul texte d'orientation et de programmation sur la sécurité intérieure qui sera présenté pendant ce quinquennat.

Bruno Le Roux et d'autres ont critiqué un prétendu excès de lois. C'est assez curieux : l'opposition m'appelle à la cohérence, mais elle propose de nouveaux textes tout en se plaignant qu'il y en a déjà trop. Avec beaucoup d'intérêt, j'ai ainsi lu que la proposition 14 du Parti socialiste sur la sécurité préconise, en guise de remède immédiat, une nouvelle loi destinée, paraît-il, à coordonner toutes les précédentes et une autre sur la sécurité privée.

Il y a trop de textes de lois, selon vous, mais vous proposez d'en rajouter deux supplémentaires. Puisque vous appelez à la cohérence, permettez-moi de vous retourner le compliment.

Ce n'est pas non plus une loi fourre-tout comme ont pu le déclarer un peu vite, à mon sens, Mme Batho ou M. Mamère. Au contraire, comme l'a souligné Philippe Goujon, il s'agit d'une loi nécessaire pour combattre la délinquance.

L'opposition sera sans doute rassurée de m'entendre dire que nous ne changerons pas notre politique – à l'évidence nous appliquerons la LOPPSI – parce qu'elle réussit.

En écoutant tous les orateurs – sauf ceux qui sont intervenus au tout début de dcette séance, avant mon retour d'Aulnay-sous-Bois –, j'ai perçu, chez les élus socialistes, une espèce de jouissance à dire que cette politique n'avait pas marché du tout, quel que soit le point, le domaine ou le sujet. Vous seriez plus crédibles si vous reconnaissiez qu'en matière de lutte contre les atteintes aux biens, nous n'avons pas fait mieux, mais beaucoup, infiniment mieux que vous lorsque vous étiez au pouvoir.

Il est vrai que les atteintes à l'intégrité physique, les violences aux personnes, enregistrent une augmentation encore trop forte, après la catastrophe absolue que fut votre gestion entre 1997 et 2002, marquée par une progression de plus de 60 % de ces faits. Ces atteintes progressent moins, mais restent trop importantes.

Si vous disiez cela, votre critique serait cohérente, factuelle et un peu juste ; car il est vrai que les atteintes à l'intégrité physique représentent un défi pour l'ensemble de nos sociétés post-industrielles ; mais dire que tout va mal, sur tous les sujets, sans faire la moindre nuance, cela décrédibilise totalement vos propos.

Si vous siégez dans cette chambre, c'est, je pense, parce que vous avez le sens de l'intérêt général. Or ce dernier ne consiste pas à souhaiter l'échec d'une politique visant à assurer la protection et la cohésion de notre société. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Madame Batho, je sais que vous êtes très attentive à ces sujets mais, quand je vous entends parler d'écart entre les discours et les actes, je ne peux m'empêcher de revenir, encore une fois, sur le passé ; bien que ce n'était pas du tout mon intention, car on ne doit pas vivre avec un rétroviseur.

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