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Intervention de Jean Ueberschlag

Réunion du 1er décembre 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Ueberschlag :

Je commencerai par deux constats, le premier étant relatif au marché de l'art. L'Europe en reste le « grenier », mais la France exporte deux fois plus d'oeuvres qu'elle n'en importe. À la foire de Bâle, le nombre des galeries françaises diminue de plus en plus, la FIAC attire moins les galeries anglaises, américaines ou allemandes, et bientôt la Chine dépassera la France en termes de chiffres d'affaires.

Mon second constat a trait aux circuits financiers. Dans l'un de ses rapports, la Cour des comptes remarquait que l'argent public allait davantage aux bâtiments qu'à l'acquisition de collections. Désormais, c'est l'argent privé qui s'investit dans ces dernières. Vous-même, monsieur Seban, préconisez une dynamisation des ressources du Centre Pompidou pour qu'il dépende moins de l'argent public, ce qui suppose l'augmentation de la part du mécénat. Il s'agit selon moi d'une politique ambitieuse et incontournable.

J'en viens à une question sur le « dogme » de l'inaliénabilité des collections. Un de nos collègues, Jean-François Mancel, avait déposé une proposition de loi où il classait les oeuvres d'art en deux catégories : les trésors nationaux inaliénables et les oeuvres libres d'utilisation. Pour sa part, M. Maurice Lévy, dans un rapport sur l'économie de l'immatériel, en 2006, préconisait de donner aux musées la possibilité de vendre ou de louer des oeuvres. Que pensez-vous de ces propositions ?

Je m'interroge également sur la politique de dépôt. Parmi les oeuvres qui se retrouveront à Abou Dabi, certaines ont fait l'objet d'une dation. Pensez-vous qu'un tel dépôt sera conforme à l'esprit des donateurs ?

Quant à la politique des prêts pour les expositions temporaires, un musée national a proposé à la ville de Saint-Louis – dont je suis le maire – de lui prêter des oeuvres, à condition que nous les rénovions à nos frais ! Or, c'est quasiment impossible avec les moyens dont nous disposons. Pourtant, en province, les expositions temporaires sont « la » solution, car les expositions trop longues détournent le public des musées. Encore faudrait-il que les conditions soient supportables sur le plan financier, notamment en raison des frais de transports et d'assurance, comme l'a fait remarquer Françoise de Panafieu.

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