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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 29 septembre 2010 à 15h00
Immigration intégration et nationalité — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, il me semble normal et nécessaire que nous accordions beaucoup de temps à ce sujet puisque, en fait, il est le coeur du projet qui nous est proposé : il s'agit d'une certaine manière de contribuer à démanteler la conception universaliste que nous avons de la nationalité.

C'est en ce sens, d'ailleurs, qu'il n'est pas utile de faire de séparation entre la droite et la gauche. Il faut rechercher ce qui peut nous rassembler, d'un côté et de l'autre de l'hémicycle, autrement dit ce qui constitue notre pacte républicain et la façon d'assumer notre héritage historique.

L'arrière-pensée qui domine ce projet – comme d'autres qui nous ont été présentés, en attendant ceux qui viendront sans doute d'ici à l'élection de 2012 et qui risquent d'être pires –, c'est bien, en effet, cette volonté qu'il y a, venant du plus haut sommet du pouvoir, de stigmatiser une partie de la population et, au fond, de porter un coup terrible à ce qui a été jusqu'à maintenant respecté par l'ensemble des partis politiques de notre pays, à l'exception d'un certain parti non représenté dans cet hémicycle.

J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt ce qui a été dit tout à l'heure par notre collègue Jean-Marc Ayrault. J'ai écouté aussi avec beaucoup d'intérêt ceux qui ont mis le doigt sur ce qui a été le vice originel de cette politique. Je pense au jour où le Président de la république a décidé d'accoler le terme d'« identité nationale » à celui d'« immigration ». Il fallait bien que cela arrive un jour et cela s'est produit à Grenoble, lorsque le Président de la République a fait le lien entre l'immigration et la délinquance, reprenant en cela de vieux thèmes lepénistes que je ne rappellerai pas ici.

Quelle que soit notre préférence partisane, nous ne pouvons pas accepter cela, au nom de l'idée que nous nous faisons de la République, de la part du premier des Français, celui que vous voudriez que nous considérions comme « notre » Président de la République, et qui instrumentalise de manière cynique et perverse ce thème, en pleine crise sociale et économique, pour aller braconner sur les terres de l'extrême droite.

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