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Intervention de Stéphane Demilly

Réunion du 14 septembre 2010 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

J'ai relevé dans le préambule de votre document ce qui me semble être une évolution importante du concept de développement durable. En 1987, le rapport Brundtland définissait ainsi le développement durable : « …un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Cette définition visait la préservation des ressources naturelles de la planète à travers le changement de nos modes de vie et de développement. Le Sommet de Rio, en 1992, fut la première grande manifestation mondiale de cette préoccupation.

Mais on lit également dans le préambule : « La stratégie française doit ainsi à l'évidence inclure la question de la soutenabilité des finances publiques. La logique de solidarité intergénérationnelle constitue l'un des fondements du développement durable ». Et plus loin : « La dérive des dépenses publiques pourrait constituer un handicap majeur pour les générations futures qui auraient à la prendre en charge au détriment de leur propre développement ». Je trouve cela très intéressant, car cela signifie qu'aux dimensions environnementale, sociale et économique s'ajoute désormais celle des finances publiques. Pouvez-vous développer votre position sur ce point ?

Puisque le renforcement de la gouvernance mondiale constitue l'un des leviers d'action de votre stratégie, où en est l'idée de créer une organisation mondiale de l'environnement, chargée de piloter les questions environnementales qui, par définition, n'ont pas de frontières ? Cette idée a été évoquée à de nombreuses reprises, notamment au Sommet de Copenhague. Des initiatives ont-elles été prises en ce sens ? Sinon, des discussions sont-elles en cours et avec qui ?

Enfin, la cause du développement durable au niveau mondial, qui suppose une volonté politique constante, réelle et partagée, peut-elle rester une priorité absolue en période de crise économique aigue comme celle que nous traversons actuellement ? Le Sommet de Copenhague fut un demi-échec, du fait des réflexes de repli sur soi des uns et des autres, et les rendez-vous intermédiaires destinés à préparer le Sommet de Cancún, qui se tiendra fin novembre, n'ont pas été de francs succès. Nous avons le sentiment que le développement durable et la lutte contre le réchauffement climatique sont subitement passés au second plan derrière le retour de la croissance et de l'emploi. Pourtant, les canicules comme celle qui a frappé la Russie cet été et les inondations comme celles qui viennent de se produire au Pakistan montrent que les menaces sont bien réelles. Quel est votre sentiment sur ce point ?

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