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Intervention de François de Rugy

Réunion du 24 juin 2009 à 21h30
Lutte contre les violences de groupes — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

En fait, la guerre qu'il entendait mener, espérant sans doute devenir ainsi ministre de la sécurité – il est aujourd'hui ministre de l'industrie, tâche à laquelle il n'était peut-être pas parfaitement préparé, mais souhaitons-lui tout de même bonne chance –, cette guerre, disais-je, devait être dirigée, non pas contre les inégalités, le chômage et la misère, mais contre un ennemi qui ne dit pas son nom. En effet, on a renoncé – et M. Raoult le reconnaîtra certainement – au fameux plan Marshall que l'on nous avait promis pour les banlieues et dont Mme Fadela Amara devait porter le projet. En tout cas, nous n'en avons pas encore vu la moindre traduction concrète sur le terrain.

Le temps me manque, hélas ! pour évoquer tout ce que masque la stratégie guerrière défendue par M. Estrosi. Je rappellerai simplement que nous payons aujourd'hui au prix fort la suppression de la police de proximité. La politique du résultat, c'est-à-dire du chiffre, qui a été imposée aux policiers, mobilise une part croissante de leur temps de travail et restreint d'autant le temps qu'ils pourraient consacrer à leurs fonctions de contrôle et d'investigation. Car, lorsque l'on mène une longue enquête, on ne remplit pas des tableaux statistiques pour faire plaisir à ses supérieurs hiérarchiques, lesquels veulent eux-mêmes complaire à leur ministre en faisant valoir leurs bons résultats. Au reste, si ceux-ci ne sont pas satisfaisants, ils sont convoqués pour se faire remonter les bretelles. Lorsqu'on les interroge, les policiers le reconnaissent sous couvert de l'anonymat. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

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