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Intervention de Jean-Pierre Escalettes

Réunion du 30 juin 2010 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération française de football :

Merci de nous avoir écoutés. J'espère que le football comptera toujours, comme aujourd'hui, de fidèles soutiens. Je vous remercie de vos paroles envers mon action à la présidence du Conseil fédéral. Il reste que tout cela est mort pour moi un dimanche après-midi, sur un terrain de football.

Les dirigeants du football français, notamment Gérard Houiller, vont devoir réformer la formation non pas des joueurs de sélection mais de leurs éducateurs. Un éducateur ne doit plus se contenter d'apprendre à tirer les corners, à gérer les amortis. Au-delà des gestes techniques du football, il doit être aussi un enseignant d'éléments de base. Je suis conscient de ce qui se passe dans les villages et les petits clubs.

Cet après-midi-là, je me suis rendu compte que j'étais devant un mur. Toute mon action de professeur, de dirigeant, s'effondrait, et avec elle toutes les valeurs que j'avais défendues, et que j'espère défendre jusqu'au bout. Face à 22 personnes, j'ai tenté de développer tous les arguments du coeur et de l'intelligence, manié un peu la menace, averti ces professionnels qu'ils étaient la risée du monde et que des cameramen les filmaient : une retransmission télévisée, je l'ai appris plus tard, a été interrompue au profit de la diffusion de quelques images de l'équipe de France. Que le message n'ait pas pu passer est terrible. En suis-je la cause ? Je ne suis pas sûr que d'autres auraient pu mieux gérer la situation.

Il faudra savoir pourquoi ce triple message, du coeur, de l'intelligence et du bon sens, ne passe pas auprès de ces jeunes-là. Ne les mettez pas tous dans le même sac : ce groupe de vingt-trois n'est pas composé que d'ivraie ; il comporte aussi beaucoup de bon grain, les grands champions de demain. J'ai bien connu François Grenet, non pas aux Girondins de Bordeaux mais en équipe de France des moins de 15 ans. C'était un bon joueur, un garçon intelligent, avec du coeur. Il a dû interrompre sa carrière sur blessure. Certains joueurs de l'équipe de France me font eux aussi regarder vers l'avenir avec espoir. Les instances du football français vont maintenant devoir trouver des dirigeants capables de leur parler (Applaudissements).

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