Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 30 juin 2010 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Je ne reviens pas sur les conditions dans lesquelles nous avons été amenés à auditionner Mme Bachelot hier et MM. Escalettes et Domenech aujourd'hui. Nous en parlerons le moment venu.

Pour l'heure, allons à l'essentiel. Nous sommes là pour comprendre, en espérant que la crise actuelle permettra que de l'ancien naisse du nouveau et que ne soient pas reproduites les mêmes erreurs.

Monsieur Domenech, vous avez centré vos explications sur la grève des joueurs, le communiqué que vous avez été amené à lire et le rôle joué, selon vous, par le journal L'Équipe. Or, nous avons le sentiment que la crise vient de plus loin et que dès les qualifications et le premier match, bien avant ce moment de tension extrême, quelque chose n'allait pas. Vous avez dénoncé l'ingérence médiatique. J'aimerais aborder la question de l'ingérence politique, notamment parce que notre Président de la République s'occupe de tout – médias, Parlement, justice mais aussi football. L'ingérence politique, je pense à Mme Bachelot et encore plus à Mme Yade, a-t-elle été un problème pour vous ?

Si nouvelle gouvernance il doit y avoir, comme M. Escalettes et nous tous l'appelons de nos voeux, celle-ci doit s'exercer en toute indépendance, sans aucune ingérence politique. Cette indépendance vous semble-t-elle assurée, monsieur Escalettes ? Vous avez rappelé que vous étiez depuis près de cinquante ans un « bénévole militant », tout en soulignant que le bénévolat avait aujourd'hui une connotation péjorative. Nos collectivités ne connaissent pourtant que ces bénévoles et sans eux, le mouvement sportif n'existerait pas. Ne pensez-vous pas qu'il faudrait restaurer un peu d'éthique ? La cotation des clubs en Bourse, la concession de stades au privé, l'autorisation des paris en ligne, la fiscalité avantageuse du droit à l'image collectif des sportifs, la rémunération des agents sportifs, tout cela n'a-t-il pas signé un triomphe du « sport fric », susceptible d'avoir rejailli sur les joueurs et conduit aux dérives constatées ?

Mme Bachelot nous a dit hier que si l'équipe nationale se portait mal, le football français, lui se portait bien. Qu'en est-il de la Fédération ? N'est-elle pas en ce moment même un enjeu de pouvoir, et la ligue professionnelle ne tente-t-elle pas de mettre la main sur elle ? Ce serait à nos yeux la fin de tout.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion