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Intervention de Régis Juanico

Réunion du 29 juin 2010 à 18h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Notre collègue David Douillet a déclaré que, dans cette affaire, vous aviez parfois manqué de recul et réagi de manière passionnée sinon passionnelle... Je souscris aux propos de Valérie Fourneyron : cette audition a un caractère quelque peu surréaliste. Il y a une vie pendant la Coupe du monde de football et aussi après, même si des enseignements devront sans doute être tirés de la défaite des bleus. En outre, le football, en dépit de son importance, ce n'est pas tout le sport. Il ne faut donc pas se prêter à des amalgames et prétendre que ce qui s'est passé en Afrique du Sud est valable pour toutes les disciplines sportives. En outre, l'équipe de France A n'est pas la seule sélection nationale. Et il ne faut pas oublier les 2 millions de licenciés ni les 18 000 clubs de notre pays.

Vous dites refuser toute ingérence politique mais vous préconisez un changement de gouvernance des fédérations et vous espérez que les états généraux du football aideront à avancer dans cette voie. Pas d'ingérence, sauf que le Président de la République, jeudi dernier, le jour de la grève contre la réforme des retraites, a convoqué Thierry Henry, ce qui a beaucoup choqué nos concitoyens – nous avons pu le vérifier dans les cortèges des manifestations. Par ailleurs, vous souhaitez un changement de gouvernance. Pourtant, il y a quatre ans, avec la même gouvernance, l'équipe de France de football était en finale de la Coupe du monde et personne ne parlait de changement. Du reste, d'autres fédérations sportives, notamment celle de handball, se caractérisent par la même gouvernance que le football et présentent d'excellents palmarès sportifs. Alors ne nous focalisons pas sur la question de la gouvernance, d'autres explications doivent être trouvées.

Par contre, vous avez raison de souligner qu'il faut se montrer attentif au rôle éducatif du sport, en particulier du football. À cet égard, l'on aurait aimé que le Gouvernement réagisse après le but de la main de Thierry Henry, qui a qualifié l'équipe de France et a été un peu à l'origine de la débâcle. De même, pendant la Coupe du monde, l'on aurait aimé que vous réagissiez vigoureusement lorsque Raymond Domenech a refusé de serrer la main de son homologue le sélectionneur sud-africain, Carlos Alberto Parreira, ce qui a donné une image catastrophique aux nouvelles générations.

Nous aurions intérêt à nous inspirer un peu des états généraux déjà organisés dans des instances comme les assises nationales de l'éducation par le football.

Il y a quinze jours, avec Henri Nayrou, rapporteur spécial des crédits du sport, nous avons déjà posé cette question à votre collègue Rama Yade : que pensez-vous de la décision de la FFF, entérinée lors de son assemblée générale de mai, tendant à réduire le montant du fonds de solidarité de 17 millions à 11,5 millions cette année, alors que ces crédits servent à construire des équipements sportifs ? Cela va complètement à l'encontre du modèle de solidarité entre football professionnel et football amateur, que vous décriviez tout à l'heure.

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