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Intervention de Jean Gaubert

Réunion du 29 juin 2010 à 21h45
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

Ils comptent parfois sur notre naïveté et pensent que nous écouterons les sirènes de leurs idéaux et que nous nous retrouverons dans des situations tout à fait désagréables. Je n'évoquerai pas les moyens de financement de l'agriculture dont les Américains disposent, mais nous devons éviter toute naïveté.

Le monde agricole est également dominé par les puissances économiques émergentes. C'est vrai pour le Brésil, vous l'avez cité. Un ogre économique se prépare et il est déjà présent. Cette montée en puissance a certes des conséquences sur l'Europe, mais aussi sur les pays en voie de développement. Les productions brésiliennes, qui bénéficient d'apports financiers américains – la boucle est bouclée – gagnent des parts de marchés, au détriment de leurs productions locales vers l'Europe.

Nous ne devons pas oublier que nous avons perdu, dans des périodes récentes, des parts de compétitivité à l'export à cause de l'euro fort. J'ai entendu des gens se lamenter car l'euro était descendu à 1,20 dollar. Si je ne souhaite pas qu'il descende à 1 ou 0,80, je reconnais que lorsqu'il était à 1,50, il était difficile pour nos entreprises d'exporter sur un certain nombre de marchés, mais, plus grave, il devenait très facile à nos concurrents de venir sur les nôtres.

Il ne faut pas oublier les effets du désastreux accord de Blair House, qui a conduit l'Europe à démanteler un certain nombre de ses barrières tarifaires et à accepter en plus de limiter ses ambitions en matière de cultures protéagineuses et d'autres ambitions encore sur lesquelles je ne reviendrai pas compte tenu de l'heure et du peu de temps dont je dispose.

Le différentiel de prix de revient, particulièrement sur la main-d'oeuvre, procure des avantages au Brésil, à la Thaïlande, à la Malaisie, etc. Sommes-nous armés ? Devons-nous nous lancer dans la course à la baisse du coût du travail ? Nous avons la réponse ; vous l'avez indiqué, monsieur le ministre : nous ne pouvons pas et nous ne devons pas, aujourd'hui, nous battre sur le sujet. Cela signifie aussi que nous ne devons pas davantage, parce que l'agriculture est très concernée par les décisions prises par l'OMC, désarmer nos barrières tarifaires. Nous devons être très vigilants sur les conditions sanitaires des produits importés. Les mêmes règles doivent s'imposer aux produits qui entrent dans l'Union européenne, comme à nos producteurs.

Nous avons beaucoup insisté – c'est la nouvelle mode – sur le différentiel avec l'Allemagne. Il existe, il ne faut pas le nier.

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