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Intervention de Edwige Antier

Réunion du 16 juin 2010 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdwige Antier :

Vous préconisez un dépistage systématique de la surdité congénitale chez l'enfant dès la maternité. Malheureusement, en pratique, ce dépistage n'est, le plus souvent, pas mis en place. Or, la surdité d'un enfant qui n'a pas été détectée à ce stade ne le sera en moyenne qu'entre l'âge de 16 mois et de 2 ans, avec une grande déperdition des facultés de communication pour lui.

Par ailleurs, en temps que pédiatre, je suis désespérée par le sort réservé aux trois formulaires qui figurent dans le carnet de santé d'un enfant et sont censés être remplis au huitième jour, au neuvième mois et à l'âge de 2 ans. Il y a vingt ans, si un formulaire n'était pas envoyé à la Protection maternelle et infantile, les allocations familiales n'étaient pas versées. Aujourd'hui, tel n'est pas le cas, et ces certificats pourrissent, peut-on dire, dans les carnets de santé. On se prive ainsi d'un instrument considérable de constitution de données sur la santé des enfants très efficace, par simple négligence, alors qu'il serait aisé de transmettre ces données par voie informatique. Mais, il n'existe aujourd'hui aucune opération de sensibilisation des médecins à la nécessité de remplir ces certificats, d'autant plus que personne ne les réclame plus. Je ne comprends pas cette situation.

Un autre sujet est abordé avec l'objectif 95, relatif aux traumatismes intentionnels dans l'enfance : il s'agit évidemment d'un sujet extrêmement grave. Le quotidien France-Soir révèle que la France est championne de l'enfance maltraitée. Quels outils nous donnons-nous pour faire cesser ce scandale ?

Le programme national nutrition santé insiste sur l'importance de l'alimentation du bébé par le lait maternel, idéalement jusqu'à l'âge de 6 mois, avec un sevrage au cours de la deuxième année. Or, là aussi, la France se place en dernière position des pays européens. Il pourrait être opportun de projeter un film sur cette question dans les écoles.

Enfin, s'il est certes positif de pouvoir dépister les situations de handicap, on ne peut que déplorer l'existence de listes d'attente, parfois d'un an, dans les centres d'action médico-sociale précoces. De plus, la rééducation est seulement épisodique et sans protocole. De fait, les réponses à ce sujet essentiel que constitue la prise en charge du handicap font encore trop souvent défaut.

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