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Intervention de Geneviève Gaillard

Réunion du 7 mai 2010 à 15h00
Engagement national pour l'environnement — Article 52, amendement 1263

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Gaillard :

Cet amendement s'inscrit dans un des objectifs du Grenelle : celui de réduire les pollutions diffuses et de développer l'utilisation des préparations naturelles. Je ne reviens pas sur l'argumentation développée par mon collègue Tourtelier, mais le sujet est ici le même ; la distribution et l'utilisation de produits phytopharmaceutiques étant encadrées, il est surprenant de permettre l'utilisation de tels produits, même à titre exceptionnel.

Il faudra un jour avoir un vrai débat sur la toxicité. La dose fait la toxicité, mais si on fabrique du purin de ciguë au lieu de purin d'ortie, on peut en mourir. Nos ancêtres savaient bien utiliser, dans les limites adéquates, un certain nombre de plantes. Aujourd'hui, le manque de naturalistes nous empêche d'aller plus loin car il faut avoir un minimum de connaissances pour pouvoir traiter à fond ce problème.

En l'occurrence, je ne comprends pas pourquoi la fin de l'alinéa 3 prévoit des dérogations à l'interdiction de fertilisants et de produits phytopharmaceutiques dans les cours d'eau concernés. L'amendement propose donc de supprimer la fin de cet alinéa.

Nous avons débattu par le passé des préparations naturelles, et, il y a quelques années, il y a eu des discussions sur le fameux purin d'ortie, mais la question n'a jamais été véritablement réglée. Elle ne le sera pas plus avec ce projet de loi. Dans dix ans, on y sera encore et on aura des produits phytopharmaceutiques de synthèse autorisés alors que les risques en sont connus. De plus, il faut tenir compte du programme Reach : comment parvenir à travailler en harmonisant les deux logiques ? Il y aura encore des pollutions dans les nappes, dans les cours d'eau, à proximité de la faune, de la flore et des espèces en voie de disparition. Je vous demande de considérer cet amendement avec intérêt parce qu'il y a aussi du bon sens dans les amendements que nous présentons, le président de la commission lui-même nous le dit souvent. C'est un amendement de bon sens qu'il y a lieu de retenir si on veut avancer un peu dans ce domaine. Sinon, je crains que, dans quelques années, on n'en soit toujours au même point, sans avoir avancé d'un iota.

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