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Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 7 avril 2010 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Je regrette de n'avoir pu répondre à Jean-François Copé. En effet, son habillage du changement de position de la majorité avait quelque chose de rustique : comment peut-on affirmer qu'on est favorable au maintien de la publicité en journée uniquement parce qu'un tel maintien n'aurait pas le même impact qu'en soirée ? L'argument est faible.

La réalité est tout autre : il s'agit de 400 millions d'euros, ce qui n'est pas rien compte tenu du déficit abyssal de l'État ! L'enjeu, c'est d'assurer, l'année prochaine, le financement de l'audiovisuel public. Nous nous réjouissons, en tant que députés de l'opposition, qu'on maintienne la diversité du financement, non seulement parce que cela représente une sécurité, mais également parce que cela contribue à desserrer la tutelle budgétaire imposée par la loi de mars 2009 – pour ne pas parler de la tutelle politique qui résulte de la nomination du président de France Télévisions par le Président de la République.

Toutefois, un sujet n'a pas encore été évoqué ce matin, c'est celui de la redevance. Si le budget de l'État ne peut combler la perte de 400 millions d'euros de recettes publicitaires, soit on maintient la publicité en journée, soit on augmente la redevance. Or, comme le ministre de la culture a non seulement affirmé que la vente de la régie publicitaire lui posait un problème déontologique, mais également qu'il était favorable à l'augmentation de la redevance, nous voici en pleine confusion !

La vente de France Télévisions Publicité concerne les parlementaires : si Jean-François Copé a habilement botté en touche, c'est qu'il était gêné. Comme Didier Mathus l'a rappelé, cette vente soulève des questions de moralité et de cohérence. Si la publicité est maintenue en journée, il est évident que France Télévisions Publicité doit rester une filiale de France Télévisions et qu'il convient d'arrêter immédiatement le processus de privatisation.

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