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Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 2 décembre 2009 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Notre groupe aborde la réforme du statut de l'AFP sans a priori, dans un esprit aussi ouvert que possible.

Voilà plusieurs semaines que le débat public sur l'avenir de l'Agence s'est engagé. Quelle que soit notre appartenance politique, ce qui nous réunit ici est, à mon sens, le souci d'assurer, non la survie – avec 3 millions d'euros de bénéfices, la question n'est plus là –, mais la viabilité à long terme de l'AFP. Celle-ci est en effet une institution d'intérêt général, du point de vue tant de la liberté de la presse que de la francophonie.

Si l'indépendance est le fondement de la liberté d'expression et du pluralisme – et donc une condition de l'exercice même de la profession de journaliste –, l'intersyndicale a exposé que celle de l'AFP était de surcroît la source de sa crédibilité. Ce raisonnement, qui fait de cette indépendance presque un atout économique ou commercial, permettant à l'Agence de réaliser 30 % de son chiffre d'affaires auprès des médias internationaux, m'a paru convaincant. Une réforme qui transformerait l'AFP en une société nationale à capitaux publics, dans la gouvernance de laquelle les représentants de l'État prendraient une place majoritaire, ou en tout cas très active, ne risque-t-elle pas d'entraîner une forme de rejet, de désaffection envers l'Agence, au motif que, jusqu'ici indépendante, elle deviendrait une agence d'État, si ce n'est la « voix de la France » ?

Les syndicats nous disent aussi que, sans changement de statut, l'AFP a su se développer et prendre les virages nécessaires – ce dont vous-même avez été témoin et acteur depuis sept ans. Dès lors, pourquoi le changement de statut s'imposerait-il ?

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