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Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 21 octobre 2009 à 11h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports :

Le sport occupe une place éminente dans nos sociétés modernes. En France, il a vu s'épanouir de grandes légendes et nombre de nos concitoyens en pratiquent un régulièrement. Il mérite une politique d'envergure, conduite dans la durée et la continuité. C'est la stratégie que j'avais initiée en partenariat avec Bernard Laporte, dès 2007. Je me réjouis qu'elle continue aujourd'hui à travers ma collaboration avec Rama Yade qui, je le sais, a à coeur de susciter le plus large rassemblement autour des valeurs qui nous animent et qui sont aussi celles du sport.

Pour commencer, je voudrais revenir sur les grands chantiers lancés dès ma prise de fonctions, qui arrivent aujourd'hui à leur phase de concrétisation.

Premier de ces chantiers : le sport de haut niveau, auquel nous avons voulu donner toute la place qui lui revient. C'est la raison de notre engagement dans deux candidatures majeures pour l'avenir sportif de notre pays : l'organisation de l'Euro 2016 de football et celle des Jeux Olympiques d'hiver 2018 à Annecy.

Le sport de haut niveau présente certaines caractéristiques qui doivent inspirer notre action. La première d'entre elles est l'excellence. Pour y parvenir, notre modèle sportif doit être clarifié, s'adapter à l'évolution de son environnement et améliorer son efficacité globale. Pour accompagner cette adaptation, l'Etat, chargé de définir les politiques nationales, en étroite liaison avec le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), assume toutes ses responsabilités. Depuis deux ans et demi, son action est mieux structurée : l'INSEP notamment a été transformé et le réseau des CREPS rénové. Ces réformes structurelles doivent s'accompagner de la réaffirmation des grands principes qui régissent la politique sportive nationale : c'est pourquoi je veux que dans chacune de ces structures, l'ensemble des sportifs de haut niveau, notamment les femmes, trouvent des conditions d'accueil et d'entraînement optimales, et puissent obtenir des résultats à la mesure du travail engagé.

À l'excellence, nous devons allier, comme les grands sportifs, l'endurance. Là encore, nous devons être exemplaires. Vous connaissez le combat que je mène depuis toujours contre le dopage dans le sport. Dans ce domaine, les engagements très fermes que j'avais pris en 2007, dès mon arrivée au ministère, ont été tenus et seront renforcés par l'ordonnance, issue de la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), que le Parlement ratifiera début 2010. Cette ordonnance permettra de mieux protéger l'éthique sportive, la santé des sportifs et la sécurité de tous ceux qui pratiquent le sport, en améliorant le dispositif de lutte contre le dopage et les trafics de produits dopants.

La troisième qualité des sportifs de haut niveau, c'est leur capacité à se lancer un défi à eux-mêmes et à se concentrer à l'extrême pour atteindre leurs objectifs. Ces atouts doivent nous guider pour organiser leur reconversion. Tous ne seront pas brillamment élus députés, comme David Douillet, à qui je tiens à rendre hommage. Mais tous doivent pouvoir trouver une voie dans laquelle investir leur talent. C'est pourquoi il faut leur proposer des diplômes adaptés et réfléchir à une formation intégrée de ces jeunes tout au long de leur parcours.

Mais le sport s'adresse aussi à tous et concerne chacun d'entre nous : c'est un élément fédérateur. Il n'est que de voir les milliers de passionnés et de licenciés, qui forment notre tissu associatif. Dès ma prise de fonction en mai 2007 et à la demande du Président de la République, j'ai souhaité bâtir un grand ministère et élaborer une politique alliant sport et santé.

Pratiquer une activité physique modérée et régulière, tout en mangeant équilibré, améliore significativement l'état général de santé. C'est d'ailleurs l'un des enjeux du Programme national nutrition santé 2 (PNNS). Les bénéfices du sport concernent toutes les catégories de la population — pour les personnes souffrant de maladies chroniques, le sport représente un véritable adjuvant thérapeutique. Je me réjouis d'inaugurer, dans deux jours sur le site du CREPS à Vichy, le nouveau pôle ressources national « Sport et Santé », appelé à mieux évaluer tous les bienfaits de l'activité physique sur la santé en général.

Le sport ne constitue pas seulement une thérapeutique. Il contribue également à la prévention en matière de santé publique, dimension à laquelle j'attache beaucoup d'importance et inscrite dans la loi HPST. Les agences régionales de santé (ARS) auront un rôle majeur à jouer. Les directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) leur apporteront un précieux soutien, notamment au titre de leur mission d'observation des besoins sanitaires des personnes les plus vulnérables.

Vous le voyez, c'est donc une réflexion et une action de fond que j'entends mener, au service de la qualité de vie de nos concitoyens.

Il faut rendre le sport toujours plus accessible à un public toujours plus large - objectif auquel Rama Yade est extrêmement sensible. Afin de développer le sport pour tous, nous devons accroître notre collaboration avec les collectivités territoriales. Le Centre national pour le développement du sport (CNDS) a ainsi versé 135 millions d'euros à plus de 45 000 associations, susceptibles de mener à terme plus de 100 000 projets sportifs. Quatre-vingt-douze millions d'euros d'investissements ont également été mobilisés pour financer 210 projets d'équipements sportifs nationaux ou locaux structurants pour la pratique sportive de tous sur l'ensemble du territoire. Quarante millions d'euros sont consacrés au développement de l'accès au sport pour les jeunes élèves des réseaux d'éducation prioritaire et pour les habitants des quartiers populaires, des zones urbaines sensibles (ZUS). Enfin, vingt millions d'euros sont dédiés au volet « sport » du dispositif de l'accompagnement éducatif. Il faut multiplier l'offre sportive autour des collèges et des lycées et prévoir notamment des heures scolaires supplémentaires de sport, en lien avec le CNDS.

En ce qui concerne le handisport, je mène de longue date une lutte acharnée pour qu'il soit mieux reconnu. J'ai d'ores et déjà obtenu le financement de 150 emplois « STAPS » pour la structuration et la promotion de la pratique du handisport et du sport adapté. Les crédits du CNDS continueront à être fortement mobilisés pour financer des infrastructures adéquates. Une personne issue du handisport a été nommée au CNDS, afin que ce dernier soit pleinement représenté dans les instances sportives.

Nous sommes résolus à promouvoir et soutenir la démocratisation du sport. En tant que ministre de la santé et des sports, je suis guidée par une double ambition. La France doit d'une part, être l'une des nations les plus compétitives dans le sport de haut niveau et le sport professionnel. Elle doit d'autre part, devenir une grande nation sportive où chacun puisse pratiquer un sport, quel que soit son âge, son sexe, son niveau de vie, ses capacités physiques. Parfaitement complémentaires, ces deux orientations garantiront l'idée d'une exception sportive pour notre pays et lui assureront le rayonnement auquel il peut légitimement prétendre.

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