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Intervention de Régis Juanico

Réunion du 23 septembre 2009 à 11h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Monsieur le haut commissaire, l'exercice auquel vous vous livrez ce matin est compliqué. En effet, le Président de la République semble devoir annoncer la semaine prochaine des mesures relatives à la jeunesse et sans doute ne pouvez-vous pas nous les dévoiler précisément ce matin.

Vous avez souligné à juste titre que la question de la jeunesse est très peu discutée au Parlement. De fait, les deux dernières expériences législatives en la matière se sont soldées par des échecs retentissants : il s'agissait du contrat d'insertion professionnelle (CIP) en 1994 et du contrat première embauche (CPE) en 2006 – autrement dit de la sous-rémunération du contrat de travail, puis d'un sous-contrat de travail pour les jeunes. Le Parlement doit aujourd'hui se saisir à nouveau de la question d'un droit à l'avenir pour les jeunes, posée depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990 et qui n'a jamais été traitée de façon globale.

Ma première question est donc la suivante : y aura-t-il une loi d'orientation et de programmation consacrée à la jeunesse ? Et pour passer des discours aux actes, aurez-vous les moyens financiers de votre politique ? Sans disposer des chiffres du budget 2010, force est de constater que l'évolution triennale de la mission Sport, jeunesse et vie associative entre 2008 et 2011 donne des raisons d'en douter.

Pour ce qui concerne l'emploi des jeunes, nous avons perdu beaucoup de temps. Un an après le début de la crise, les taux d'évolution du chômage des jeunes dans nos départements sont très alarmants – près de 40 % dans le mien, la Loire – et bon nombre des mesures de la politique de l'emploi mise en place par le Gouvernement depuis un an agissent à contretemps et, si j'ose dire, à contre-emploi pour les jeunes. C'est notamment le cas de toutes les mesures adoptées en vue de maintenir sur le marché du travail ceux qui voulaient partir à la retraite plus tôt. Certains dispositifs mis en oeuvre se sont soldés par des échecs : combien de contrats aidés a-t-on mis en place sur les 45 000 prévus au titre du Plan Espoir banlieues de Mme Fadela Amara ? De même, l'action de Pôle emploi en direction des jeunes n'ayant pas cotisé assez longtemps pour percevoir une allocation n'a concerné que 3 000 jeunes, sur les 200 000 visés. La politique de l'emploi menée en direction des jeunes n'est pas assez ambitieuse et ne tient pas assez compte de l'ampleur de la crise que nous traversons. Ces mesures semblent homéopathiques, prises au fil de l'eau et inadaptées aux enjeux. Il faut changer de braquet.

Pour ce qui concerne l'autonomie des jeunes, je crains que vous ne preniez que des demi-mesures, faute de moyens financiers. Il en va de même du service civique, qui n'a d'intérêt que s'il est universel.

Pour ce qui est de la vie associative, M. Pierre Morange a présidé l'an dernier une mission d'information parlementaire au terme de laquelle nous avons tous souscrit à vingt propositions concrètes. La feuille de route et donc toute tracée pour le Conseil de la vie associative de décembre.

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