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Intervention de Christian Estrosi

Réunion du 14 octobre 2009 à 16h00
Commission des affaires économiques

Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie :

Merci de considérer, monsieur Brottes, que je pourrais prendre place sur vos bancs mais considérez que c'est un pas que je ne franchirai pas même si je me réjouis de votre pragmatisme.

S'agissant des filières, il importe d'avoir une vision en amont, certes, mais également en aval. À ce propos, je m'étonne que certains constructeurs automobiles français aient cru bon de lancer des 4×4 voilà deux ans alors que le choix des consommateurs se portait déjà vers d'autres véhicules. De ce point de vue, les états généraux de l'industrie permettront de mieux analyser l'évolution des comportements de nos compatriotes face au changement radical que nous connaissons. Comment peut-on s'étonner qu'à vouloir plus de téléphonie mobile, d'Internet à haut débit et de communications électroniques, l'activité liée au courrier baisse de 10 % ? Il en va de même en ce qui concerne la voiture : on ne peut à la fois exiger que l'État soutienne le développement des transports en commun en site propre et, comme autrefois, pourvoir papa, maman et les enfants de plus de dix-huit ans d'un véhicule ! Le marché devra donc s'adapter aux nouveaux comportements comme en attestent déjà les études quant à l'usage des véhicules électriques en libre service. Voilà encore trois ans mes administrés se plaignaient de ne pas avoir suffisamment de places de stationnement quand, aujourd'hui, 20 % des places de parking des grandes surfaces commerciales desservies par des transports en commun en site propre ne sont pas utilisés – sans que la consommation ait pour autant baissé, au contraire.

Supprimer la TP sur les investissements, ce n'est pas faire un cadeau aux entreprises : cela permet de développer l'emploi, de créer des richesses et de moderniser l'outil de travail. En revanche, il est vrai que nous devons veiller à conserver le lien entre la collectivité et l'entreprise afin que nos territoires se structurent de façon innovante et qu'ils soient de la sorte plus compétitifs et attractifs.

La cession de T&D est quant à elle nécessaire afin qu'AREVA puisse investir davantage. Toshiba, General Electric et Schneider-Alstom sont candidats, et nous serons très vigilants pour que le projet retenu maintienne l'activité ainsi que les centres de décision en France. Le secteur de l'énergie, bien entendu, demeure stratégique : si la France présente autant de modèles de véhicules électriques au Salon de Francfort, si elle peut se permettre de défendre des PME fragilisées, de promouvoir la mobilité électrique et d'avoir une énergie dont les tarifs sont de 30 % plus bas que dans d'autres pays, c'est en raison de son indépendance énergétique et d'un équilibre que nous devons être très attentifs à préserver, y compris dans la modernisation d'EDF.

M. Daniel Paul a évoqué l'abandon, par Renault, de la fabrication des voitures de luxe. Mais la mode n'est plus au haut de gamme !

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