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Intervention de Jean de Ponton d'Amécourt

Réunion du 10 juin 2009 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean de Ponton d'Amécourt :

Que vous répondre, monsieur le député, sinon que je ne suis pas d'accord avec vous ? On ne peut nier que nous menions une guerre de contre-insurrection. Sa difficulté est précisément de convaincre les populations locales que les forces régulières soutenues par l'Alliance vont l'emporter et qu'en nous donnant des informations sur les attaques prévisibles de l'insurrection, elles jouent un jeu gagnant et ne risquent pas leur vie.

Le problème, c'est que l'on a mis beaucoup de temps à adopter une doctrine de la contre-insurrection, même si les Français ont très tôt agi en ce sens. D'ailleurs, les Américains reconnaissent que l'armée française a réalisé un travail remarquable en Kapisa et en Surobi, ce qui s'est traduit – exception faite de l'incident du 18 août dernier – par des pertes extrêmement limitées dans nos rangs et par l'expulsion de l'insurrection armée de nos zones de contrôle.

Cependant, rien n'est joué : la situation est actuellement tendue en Kapisa, ce qui est normal puisque nous sommes dans une période propice aux attaques, les talibans, en provenance du Pakistan, profitant de l'été pour se mouvoir facilement à travers le pays.

Quant à réduire le nombre de talibans, c'est impossible : 12 millions de Pachtounes vivent en Afghanistan. Un soldat de l'armée régulière afghane gagne au maximum 150 dollars par mois. Les talibans leur proposant le double, ils ne rencontrent aucun problème de recrutement ! L'Afghanistan est un pays de guerriers : des personnes formées dans les madrasas sont ravies de trouver un emploi leur permettant de servir à la fois Dieu et leurs convictions tout en gagnant 300 dollars par mois.

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