Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Hélène Babok-Haeussler

Réunion du 25 mars 2009 à 18h00
Délégation à l’aménagement et au développement durable du territoire

Hélène Babok-Haeussler, directrice du développement durable, Steelcase International :

La société Steelcase International conçoit l'aménagement d'espaces de travail et fabrique du mobilier de bureau, pour les entreprises privées comme pour les entreprises publiques. D'origine américaine, Steelcase est très implantée en Europe et en France : sur 13 000 employés dans le monde – dont 3 000 à l'international, hors Amérique du Nord –, elle en compte 1 300 en France, dont 900 ouvriers.

La société Steelcase a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 3,4 milliards de dollars. Pourtant, la part de marché qu'ellel occupe n'est que de 6 % en Europe et de 25 % aux États-Unis. La société distribue ses produits par le biais de concessionnaires, mais également par des circuits de vente directe dans les grandes villes.

Pour une petite industrie comme Steelcase, tributaire de la bonne santé du marché de l'emploi, du secteur immobilier et de l'économie en général, les enjeux du développement durable sont de trois ordres : la santé et le bien-être au travail, la supériorité du produit – consacrée par les bilans carbone et les analyses sur leur cycle de vie – et sa valeur ajoutée – bien qu'il soit difficile de lutter contre les produits à faible coût. L'entreprise, qui développe depuis une dizaine d'années une stratégie d'éco-conception, commercialise aujourd'hui environ 80 % de produits conçus dans le respect des normes écologiques. Ce facteur d'innovation améliore l'image de l'entreprise et permet de réaliser des économies.

Les premiers gains permettront-ils de valoriser les actifs immatériels ? Il est difficile de répondre à cette question. Comment, en effet, évaluer le bien-être au travail, la non-toxicité des matériaux et leur recyclabilité dans un contexte législatif et réglementaire défavorable ? Au cours des huit dernières années, les bénéfices d'ordre environnemental et économique ont convergé et nous sommes parvenus à une certaine maturité. Mais aujourd'hui, malheureusement, nous sommes face à une perspective de décroissance et nous devons investir plus massivement encore dans des matériaux et des processus innovants.

Nous devons donc valoriser notre démarche, tant à l'intérieur de l'entreprise, où nous sommes confrontés à des difficultés de gouvernance, qu'auprès de nos clients, privés et publics, et de nos fournisseurs, dont nous sommes éminemment dépendants.

Pourquoi, messieurs les députés, ne pas surévaluer les critères de développement durable dans les offres publiques d'achat, et porter l'objectif de 20 % à 25 % ? Plus encore que l'aspect financier, la formation des acheteurs est importante : en effet, il ne suffit pas de répondre à certaines certifications. Le dispositif Fillon nous aide énormément, mais il faut renforcer les réglementations relatives aux filières et promouvoir l'éco-conception dans les PME.

Le recyclage des produits en fin de vie crée une valeur supplémentaire. À cette fin, Steelcase a mis en place des partenariats avec des organismes d'insertion, faisant du recyclage une source de créations d'emplois. Cela dit, il faut créer les conditions de la rentabilité de ces filières. Pour cela, il convient de mettre en place des mécanismes coercitifs ou incitatifs, notamment dans les filières bois et plastique qui ne savent pas valoriser les matériaux en fin de vie, et de favoriser les réseaux d'entreprises, en particulier au niveau local, pour favoriser la communication entre des acteurs qui s'ignorent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion