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Intervention de Emmanuel Soulias

Réunion du 25 mars 2009 à 18h00
Délégation à l’aménagement et au développement durable du territoire

Emmanuel Soulias, directeur de la responsabilité sociale et environnementale, Macif :

La Macif, mutuelle d'assurance sans intermédiaires, créée à Niort en 1960, bénéficie d'un mode de gouvernance particulier puisque ses sociétaires sont collectivement assureurs et membres du conseil d'administration. Celui-ci fixe les orientations stratégiques de la Mutuelle en tenant compte des souhaits des sociétaires. Nous connaissons tous l'importance de la gouvernance : à la Macif, la démarche de développement durable est une demande de nos clients.

Le chiffre d'affaires de la Macif illustre ce que sont les enjeux d'une mutuelle d'assurances. À l'origine, la Macif ne proposait que des contrats d'assurance automobile. Aujourd'hui, ils ne représentent plus que 40 % de son chiffre d'affaires, contre 37 % pour l'épargne et les produits financiers, et 10 % pour la santé et l'habitation.

En plus de l'assureur de biens, le groupe Macif comporte quatre satellites : Macif-Mutualité, qui assure la couverture, individuelle et collective, en matière de prévoyance et de santé ; Macif-Gestion, qui gère des actifs financiers ; Mutavie, qui propose une épargne assurance-vie ; enfin, Macifilia, axée sur le transport public de marchandises, l'assurance des PME-PMI et les contrats « groupe ».

Le groupe Macif est donc particulièrement concerné par les dispositions issues du Grenelle de l'environnement, car il va lui falloir répondre aux grands enjeux de demain en matière de construction, de transports et de santé, mais également de gestion des actifs – secteur dont l'impact environnemental et social n'est plus à démontrer.

Afin d'acculturer les dirigeants de notre groupe aux enjeux du développement durable et à notre responsabilité sociale et environnementale, nous avons mis en place un processus qui s'inspire du rapport de l'Institut français des administrateurs. Trois fois par an, le conseil d'administration se réunit pour aborder ces questions, ce qui nous donne l'occasion d'expliquer aux administrateurs ce qui se passe à l'extérieur de l'entreprise et d'évoquer l'évolution de notre métier et ses enjeux pour demain.

Il y a un an a été créée l'Association française de l'assurance, qui rassemble les deux familles de l'assurance : le Groupement des entreprises mutuelles d'assurances et la Fédération française des sociétés d'assurances, qui regroupe les sociétés capitalistiques. L'AFA a créé la commission « Développement durable » qui, en janvier dernier, a mis au point une charte d'engagement de l'ensemble de la profession. Le métier de l'assurance, qui pourtant se caractérise par une certaine inertie, montre donc les signes d'une évolution.

Je vous propose de développer rapidement les trois grands enjeux de la Macif que sont le transport, l'habitat et l'accessibilité des produits financiers et d'assurance.

En matière de transports, comme d'autres sociétés d'assurances, la Macif se doit de passer du business model, qui consiste à vendre des contrats d'assurance, à un autre modèle, susceptible de répondre aux besoins de mobilité. Cette évolution n'est pas anodine et est difficile à faire accepter par des techniciens de l'assurance qui, jusqu'à présent, se bornaient à établir des contrats, et qui voient comme une menace l'émergence de nouveaux modes de déplacement que sont le covoiturage, l'autopartage, le vélo, l'automobile en libre-service. Or, loin d'être une menace, ces nouvelles offres sont une opportunité.

L'habitat, en France, représente un enjeu très important. Le président de la Commission « Développement durable » de l'AFA, par ailleurs président de la Macif, a participé aux travaux du comité opérationnel « Rénovation des bâtiments existants ». Cela illustre la volonté des assureurs de participer à cette évolution du business model : l'assureur ne se contente plus d'assurer l'habitat des ménages, il les aide à mieux gérer leur efficacité énergétique, à réduire la pollution intérieure du bâtiment et à en améliorer le bien-être.

L'accessibilité aux produits financiers et d'assurance consiste à répondre aux besoins de populations pauvres, qui doivent faire des arbitrages quotidiens entre leurs dépenses d'éducation, de nourriture, de logement et de déplacement. La responsabilité de l'acteur financier est de répondre à cet enjeu. Pour cela, il dispose de deux outils : la micro-assurance, qui s'adresse à un certain marché – bottom of the pyramid – et les produits de protection et de prévoyance.

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