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Intervention de Tita Valade

Réunion du 25 mars 2009 à 18h00
Délégation à l’aménagement et au développement durable du territoire

Tita Valade, directeur délégué en charge du développement durable et de la stratégie d'opinion, Lyonnaise des Eaux :

Je suis sensible à ce qui vient d'être dit, car l'échange est au coeur de la notion de développement durable, et celui qui nous est offert ce soir va nous permettre à tous d'avancer.

Les travaux de l'Observatoire mis en place par notre Collège nous permettent d'affirmer qu'il existe un lien entre sortie de crise et développement durable, car ils montrent que la fonction de développement durable s'élargit aux collectivités locales et aux entreprises. Désormais, les directeurs de développement durable prennent part à la stratégie de l'entreprise en matière de progrès et d'innovation, et ils sont nombreux à voir le développement durable comme un levier qui pourrait nous aider à sortir de la crise, notamment en dynamisant la croissance verte, génératrice d'emplois et de nouveaux services.

Vous croyez sans doute que, pour une entreprise comme Lyonnaise des Eaux, le développement durable est une évidence. Il n'en est rien, car la culture d'entreprise n'évolue que très lentement. Mais certains mécanismes fonctionnent bien, ce qui nous amène à penser qu'il existe un lien entre développement durable et croissance.

La réussite d'une politique de développement durable repose sur un partenariat public-privé, avec les collectivités locales comme avec les associations à but environnemental et les associations de consommateurs, qui sont désormais des acteurs de la gouvernance de l'entreprise.

Pour intégrer le développement durable dans la stratégie de l'entreprise, nous avons dû déplacer le coeur de nos métiers. La finalité de Lyonnaise des Eaux, vous le savez, est de traiter l'eau pour la rendre potable. Mais la culture de l'entreprise a évolué : elle inclut désormais la prévention, en amont, laquelle consiste à lutter contre les pollutions des ressources et qui a créé de nouveaux métiers, comme les hydrogéologues, et, en aval, l'assainissement des eaux usées, qui vient s'ajouter aux problématiques liées à la biodiversité. Là aussi, de nouveaux emplois sont créés, notamment les écologues. Si cette révolution fait aujourd'hui la fierté des individus qui travaillent dans l'entreprise, il n'a pas été facile de la mettre en oeuvre.

Globalement, le développement durable a été perçu comme un facteur d'innovation dans son principe même, car un sous-produit est nécessairement une composante d'un autre produit. Il en est ainsi des eaux usées, dont la capacité calorifique est telle qu'il suffit de mettre en place des pompes à chaleur pour chauffer un certain nombre d'habitations. Nous mettons ces innovations technologiques au service de notre clientèle. Convaincus de la nécessité de préserver les ressources, tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif, nous donnons la possibilité aux collectivités locales et aux habitants de maîtriser leurs consommations d'eau.

Enfin, nous travaillons en partenariat avec de nombreux acteurs institutionnels pour faire évoluer le modèle économique de l'entreprise. Pour Lyonnaise des Eaux, par exemple, il s'agit de passer d'une logique quantitative, qui consiste à vendre des volumes d'eau, à une logique qualitative, qui consiste à vendre le service que nous rendons à l'environnement. Les Anglo-Saxons excellent dans l'art de passer du quantitatif au qualitatif : c'est dans cette voie que nous devons aller. Ce mécanisme, qui fonctionne en partenariat, est créateur d'emplois et de valeur pour l'entreprise et ses parties prenantes.

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