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Intervention de Philippe Mills

Réunion du 28 janvier 2009 à 16h15
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Philippe Mills, directeur général de l'Agence France Trésor :

Vous me prêtez l'intention d'être rassurant. J'ai seulement essayé de vous montrer que l'opinion selon laquelle la France devait être confiante dans sa capacité à se financer est partagée par les investisseurs, les intermédiaires financiers, les agences de notation, qui sont tous indépendants du Gouvernement.

L'augmentation des recours au marché pour placer des titres à moyen et long terme, de 98 milliards en 2007 à 145 milliards d'euros en 2009, s'explique pour partie par l'amortissement d'une dette importante, et pour partie par la crise. Mais ce niveau élevé se constate aussi dans les autres pays européens et aux États-Unis.

Pour mesurer l'élasticité de la dette aux taux d'intérêt, il faut d'abord calculer l'impact immédiat sur les BTF qui sont à intérêts précomptés : un point sur un stock de 140 milliards à la fin de l'année 2008 coûte donc 1,4 milliard d'euros. Puis, si cette hausse d'un point se maintient, elle se diffusera aux émissions de l'année en cours, soit 145 milliards : cela représente aussi 1,5 milliard d'euros. On arrive donc à 3 milliards par an, sur toute la durée de vie des titres émis.

Quant à l'écart de taux entre les différents pays européens, le sujet est extrêmement difficile et il dépasse mes capacités de prévision. Néanmoins, je vous ai parlé de la prime de risque liée à la solvabilité des États, et de la prime de liquidité liée à la négociabilité de leur dette. Sans l'euro, il faudrait ajouter une prime de risque en fonction des anticipations sur les taux de change. Si par hasard un pays sortait de la zone euro, les risques d'attaque de sa nouvelle monnaie ne seraient pas négligeables. Vraisemblablement, le différentiel s'accroîtrait. Aujourd'hui, il est de 2,5 points entre l'Allemagne et la Grèce, qui sont aux deux extrêmes. Avant que celle-ci rejoigne l'euro, l'écart était de 4 à 5 points. C'est le seul élément de comparaison.

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