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Intervention de Sylvia Pinel

Réunion du 11 février 2009 à 9h30
Déclaration du gouvernement sur le changement de statut de mayotte et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvia Pinel :

L'application du tarif extérieur commun à l'Union européenne et des accords avec les pays ACP de la région réduira à néant les recettes douanières. Il faudra donc bien que l'État invente un outil spécifique de solidarité financière avec Mayotte.

La troisième difficulté est d'ordre social.

Même si nous voyons bien que le Gouvernement a le souci de ne pas déséquilibrer l'économie mahoraise, on ne peut envisager, comme vous le faites dans votre feuille de route, un rattrapage des droits sociaux étalé sur une génération, c'est-à-dire vingt à vingt-cinq ans, alors que les Mahorais attendent depuis plus de cinquante ans d'être considérés comme des citoyens à part entière.

On ne peut tolérer, madame la ministre, que les femmes mahoraises s'expatrient à La Réunion ou en métropole pour percevoir leurs droits les plus élémentaires alors que, dans le même temps, Mayotte est submergée par une immigration clandestine dont la maîtrise est de la compétence de l'État, qu'il s'agisse de police comme de coopération régionale.

Nous croyons, pour notre part, que la départementalisation portera en elle-même une dynamique politique et sociale qui permettra un rattrapage rapide des droits sociaux et nous accompagnons ce voeu des Mahorais et de leurs élus.

Je sais que l'on souligne, ici et là, qu'il serait difficile de faire d'un territoire éloigné, à la population afro-arabe, islamique de surcroît et parlant essentiellement deux langues locales, un vrai département français. Je dis que cette conception de la nationalité fondée sur le territoire, la race, la langue, la religion, cette conception dite romantique qui a mis l'Europe à feu et à sang au XIX e et au XXe siècles, est à l'opposé de la conception française si bien exposée par Renan selon laquelle notre nationalité repose sur la volonté libre d'un avenir commun.

Le parti radical de gauche est fier d'avoir apporté, depuis plus de vingt-cinq ans, son soutien à la volonté des Mahorais de rester français dans le cadre départemental. Nous sommes donc fiers de soutenir aujourd'hui votre projet, madame la ministre. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe UMP.)

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