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René Rouquet
Question N° 94540 au Ministère de la Santé


Question soumise le 30 novembre 2010

M. René Rouquet attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, chargée de la santé, sur le rapport de la Cour des comptes rendu le 8 septembre 2010, constatant que « le développement des importations de prothèses dentaires induit un phénomène de rente profitant de manière très inégale aux professionnels de santé concernés ». Nombreux sont ceux qui se demandent désormais s'il ne serait pas logique que les prothèses dentaires puissent être payées directement par les patients au laboratoire fabricant comme cela peut exister pour tous les dispositifs médicaux. Cette mesure serait en cela conforme au code de déontologie médicale et pourrait ainsi mettre fin à toute suspicion de « bénéfice » ou de « rente » attribués aux chirurgiens-dentistes sur la fourniture de prothèses dentaires. Cette conception est préconisée par l'association Perspectives dentaires, selon laquelle elle ne génèrerait aucun coût supplémentaire de la part de l'État et des organismes sociaux et n'entamerait en rien les honoraires prothétiques dus aux praticiens pour leurs actes cliniques. Il lui demande en conséquence quelle est la position du Gouvernement au regard d'une telle mesure, et si elle lui paraît conforme à la transparence tarifaire, par ailleurs préconisée dans l'article 57 de la loi HPST.

Réponse émise le 19 avril 2011

La question de la facturation directe du dispositif prothétique dentaire au patient par le laboratoire l'ayant fabriqué supposerait que le dispositif implantable puisse être utilisé directement. Or le praticien, et notamment le chirurgien-dentiste, n'est pas simplement un intermédiaire, mais il réalise un réel travail technique sur la prothèse ce qui justifie parfois une adaptation de son prix. La transparence tarifaire concernant les prothèses dentaires a été examinée dans le cadre de l'article 57 de la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST), qui prévoit l'obligation pour le professionnel de santé d'indiquer le prix d'achat de chaque élément de l'appareillage proposé, ainsi que le prix de toutes les prestations associées. Concrètement, en ce qui concerne les prothèses dentaires, il appartient au chirurgien-dentiste d'ajouter ces informations dans le devis dentaire qui est utilisé depuis de nombreuses années. Par ailleurs, la seconde partie de l'article 57 a été supprimée par l'ordonnance n° 2010-250 du 11 mars 2010, aux fins de mise en conformité de la législation française avec les dispositions de la directive 2007/47/CE modifiant la directive 93/42/CEE relative aux dispositifs médicaux. Pour autant, il est apparu certaines difficultés de mise en oeuvre de cet article 57, ce qui a conduit le législateur à se saisir à nouveau de cette question dans le cadre de l'examen en cours au Parlement de la proposition de loi déposée par le sénateur Jean-Pierre Fourcade, et modifiant certaines dispositions de la loi HPST.

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