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Alain Rousset
Question N° 89444 au Ministère de l'Emploi


Question soumise le 28 septembre 2010

M. Alain Rousset attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'emploi sur la situation des entreprises d'insertion (EI) et des entreprises de travail temporaire d'insertion (ETTI). Depuis maintenant 25 ans, ces entreprises contribuent à la réinsertion dans l'emploi, de personnes qui en ont été exclues. Grâce à l'accompagnement social et professionnel qu'elles apportent tout au long du contrat, elles permettent une réinsertion durable et deviennent des passerelles incontournables entre le monde de l'exclusion et celui du travail sécurisé. Malheureusement, la pérennité de leur projet social repose sur « l'aide au poste » qui, n'ayant pas été revalorisé depuis 10 ans, n'est plus en mesure de couvrir le coût lié au suivi des salariés très éloignés de l'emploi. Il est à noter que dans le même temps, le SMIC a été revalorisé de 41 %. Cette situation a déjà conduit nombre de ces entreprises à réduire, voire abandonner, le recrutement de salariés en insertion. Pourtant, les résultats positifs de ce modèle devraient nous conduire - dans cette période de crise - à mieux doter cet instrument des politiques de l'emploi et de lutte contre les exclusions d'autant plus que par leur activité, elles rapportent à la collectivité beaucoup plus qu'elles ne coûtent (pour 15 000 postes ouverts au budget, le coût d'une revalorisation serait d'environ 42 millions d'euros). Aussi, il lui demande si le Gouvernement, entend revaloriser l'aide au poste d'insertion de ces entreprises dans le cadre du projet de loi de finances pour 2011.

Réponse émise le 15 mars 2011

Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé a pris connaissance avec intérêt de la question relative à la revalorisation de l'aide financière de l'État concernant les postes d'insertion dans les entreprises d'insertion et les entreprises de travail temporaire. Il convient tout d'abord de rappeler que malgré l'absence de revalorisation de l'aide au poste des entreprises d'insertion entre 2004 et 2010, les crédits consacrés globalement à l'insertion par l'activité économique (IAE) ont été doublés (et ceux des entreprises d'insertion augmentés plus spécifiquement de 60 %). Dès lors, la seule argumentation portant sur le montant de l'aide au poste unitaire méconnaît le fort effet volume sur les financements et le nombre d'aides au poste ainsi financées. Dans le contexte de maîtrise des finances publiques, il a été décidé de préserver dans le projet de loi de finances les crédits alloués à l'IAE pour 2011, alors même que les crédits d'intervention de l'État se verront appliquer une norme de baisse de 5 %. C'est la marque de l'attachement que le Gouvernement porte au secteur de l'IAE, acteur essentiel de retour à l'emploi des publics qui en sont le plus éloignés sur nos territoires. S'agissant des modalités de financement, les acteurs du secteur ont souhaité, à l'occasion du Grenelle de l'insertion, organiser la sortie d'un système d'aide forfaitaire (aide au poste pour les entreprises d'insertion, contrats aidés pour les ateliers et chantiers d'insertion), et se sont prononcés en faveur de la généralisation d'une « aide au poste modulable et encadrée ». Il est clair qu'une telle aide, modulable en fonction de critères à définir, et actuellement en discussion, doit permettre un soutien différencié aux structures d'IAE, tenant compte des coûts réels de l'insertion, de telle sorte que la question de mesures générales uniformes de revalorisation de l'aide au poste ne se pose plus à l'avenir. Des expérimentations ont été menées sur la base d'une centaine de structures dans quatre territoires en 2010 en vue de préparer de telles aides modulables. Un bilan d'étape de cette expérimentation a eu lieu en juin 2010, au terme duquel les acteurs de l'IAE ont proposé la poursuite des travaux en 2011, avant une généralisation de la réforme susvisée. Des travaux se poursuivront cette même année dans le cadre du Conseil national de l'IAE, en prenant en compte les travaux conduits sur le modèle économique des structures de l'insertion par l'activité économique (SIAE), en vue de déterminer les coûts réels de l'insertion, leurs modes de prises en charge et les productions économiques et sociales de l'IAE. Par ailleurs, dès 2011, l'État proposera aux SIAE volontaires, et en association avec les collectivités territoriales intéressées, des contrats de performance qui enrichiront les travaux préalables à une réforme du financement des SIAE. Un groupe de travail sera mis en place à la rentrée 2011 afin de travailler avec les acteurs sur les contours et les principes de ces contrats de performance.

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