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Francis Saint-Léger
Question N° 86469 au Ministère du Commerce


Question soumise le 17 août 2010

M. Francis Saint-Léger attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée du commerce extérieur sur le commerce extérieur dans notre pays. Il désire connaître les résultats du commerce extérieur pour 2009.

Réponse émise le 1er février 2011

Dans un contexte de recul sans précédent du commerce mondial, les échanges français se sont fortement contractés en 2009, avec une forte réduction du déficit commercial. L'année 2009 a été marquée par la crise et une forte contraction du commerce mondial (- 12 %, données OMC), se traduisant par une baisse de la demande mondiale adressée à la France. Dans ce contexte, le recul des échanges extérieurs de la France a été marqué tant à l'exportation qu'à l'importation (- 17 % en valeur en 2009 par rapport à 2008). Le déficit commercial total de la France s'est nettement réduit sur l'ensemble de l'année 2009, pour s'établir à 44 MdEUR après 56 MdEUR en 2008. En termes sectoriels, ce recul est entièrement imputable à la baisse de la facture énergétique en lien avec la baisse du prix du pétrole : en effet, sur cette période, le déficit des échanges d'énergie s'est résorbé d'environ 19 MdEUR tandis que le déficit hors énergie s'est creusé de 5,7 MdEUR. En variations trimestrielles, les évolutions sont plus contrastées : au 1er trimestre 2009, au paroxysme de la crise, les importations comme les exportations ont reculé au même rythme, de l'ordre de 12 % en valeur, en lien avec la forte contraction de la demande mondiale ; la dynamique observée aux 2e et 3e trimestres 2009 a été plus favorable, avec la reprise du commerce mondial, imputable en partie aux plans de relance mis en place dans la plupart des pays. Les échanges extérieurs contribuent ainsi à la sortie de récession de la France, avec des exportations en volume rebondissant plus rapidement que les importations ; le 4e trimestre a été moins porteur : les exportations ont diminué de 1,1 % tandis que les importations ont augmenté de 5,9 %. Le repli des exportations serait essentiellement lié au contrecoup des ventes exceptionnelles réalisées au 3e trimestre, avec notamment de faibles livraisons aéronautiques en novembre, ainsi qu'aux évolutions du change et à l'essoufflement de certaines mesures de relance des partenaires. Le mouvement de baisse des exportations a touché la plupart des produits. Les secteurs les plus exposés aux fluctuations de la conjoncture ont été les plus affectés : en valeur, les exportations d'énergie ont diminué de 42 % en 2009, reflétant, dans le contexte de crise, autant la baisse des prix de l'énergie que celle des quantités demandées ; les ventes de produits agroalimentaires, réputés moins sensibles à la conjoncture que les biens manufacturés, ont reculé de plus de 10 %, soit moins vite que l'ensemble des exportations de biens hors énergie (- 16 %) ; concernant les produits industriels, qui affichent dans l'ensemble des reculs marqués mais d'ampleur variable, les produits les plus durement frappés ont été l'automobile (- 27 %) même si les mesures de prime à la casse prises par les partenaires ont pu enrayer leur déclin dès le 2e trimestre 2009 et les équipements mécaniques (- 20 %) ; le recul des ventes de certains produits industriels a pu être limité grâce à leur moins grande sensibilité au cycle : c'est le cas des matériels de transport hors automobiles (en recul de 7 %) grâce à des livraisons en 2009 liées à des grands contrats signés avant la crise. C'est le cas également des autres produits industriels (- 15 %), dont la chute a été limitée par la hausse des ventes de produits pharmaceutiques (+ 8 %), moins exposés aux fluctuations du cycle. Les excédents comme les déficits sectoriels se sont amoindris en 2009 en valeur par rapport à 2008, le recul des importations ayant été en général du même ordre que celui des exportations : les soldes sectoriels excédentaires se sont taris (- 3,5 MdEUR pour l'excédent agroalimentaire, - 3,2 MdEUR pour les matériels de transport hors automobile) ; symétriquement, les déficits sectoriels se sont dans l'ensemble résorbés : c'est le cas naturellement du solde de l'énergie, mais aussi du solde des biens d'équipement et des autres produits industriels ; toutefois, l'automobile fait exception : son déficit s'est aggravé en 2009 (- 2,2 MdEUR), du fait de ventes en recul plus marqué que les achats, la demande intérieure française en automobiles ayant été soutenue par les mesures incitatives de relance (prime à la casse, bonus écologique). Les ventes françaises ont reculé vers tous les principaux partenaires commerciaux, reflétant le caractère global de la crise. Sur l'ensemble de l'année 2009, les exportations ont fortement diminué vers l'Union européenne (- 20 %) - et notamment vers les principaux partenaires commerciaux, qui ont davantage souffert de la crise que la France (- 16 % vers l'Allemagne, - 21 % vers l'Espagne, - 21 % vers l'Italie et - 24 % vers le Royaume-Uni). Le poids de l'Union européenne dans les exportations recule légèrement mais reste néanmoins supérieur à 60 %. Les ventes ont également enregistré des reculs sans précédent vers les États-Unis (- 18 %) et vers les grands émergents (- 27 % environ vers la Russie, le Brésil et l'Inde, - 12 % vers la Chine). Toutefois, les ventes ont mieux résisté vers certaines zones : elles ont progressé en 2009 vers le Proche et Moyen-Orient (+ 5 %) grâce à des ventes élevées de matériel aéronautique ; le recul a été relativement limité vers l'Afrique (baisse de 8 %). Au 1er semestre 2010, les échanges poursuivent le rebond amorcé fin 2009. Dans un contexte marqué par la reprise du commerce mondial (+ 7,0 % en volume en 2010 selon les estimations du FMI) et de la demande mondiale adressée à la France, les échanges commerciaux de la France se sont redressés au 1er semestre 2010. Les exportations progressent ainsi de 5,9 % entre le S2 2009 et le S1 2010. La reprise est encore plus nette en glissement annuel, les exportations progressant de 10 % par rapport au S1 2009. Le rebond est plus marqué dans les importations qui augmentent de 7,4 % par rapport au S2 2009 sous l'effet de l'alourdissement de la facture énergétique consécutif à la hausse des cours du baril de brent et à la dépréciation de l'euro par rapport au dollar depuis la fin 2009. Malgré leur croissance, les échanges de la France restent encore inférieurs (de plus de 10 %) aux niveaux qu'ils avaient atteints au 1er semestre 2008, avant le déclenchement de la crise. Le déficit commercial français se creuse, passant de 20,4 MdEUR au S2 2009 à 24,5 MdEUR au S1 2010. Hors énergie, le solde commercial se dégrade également pour s'établir à 9,3 MdEUR après 7,7 MdEUR au S2 2009. Les exportations françaises sont particulièrement dynamiques dans l'aéronautique et le spatial (+ 10,4 %), la chimie (+ 7,6 %) et la pharmacie (+ 6,0 %). L'excédent agroalimentaire se renforce également au S1 2010 pour s'établir à 3,4 MdEUR après 2,9 MdEUR au S2 2009 et 2,4 MdEUR au S1 2009. En revanche, la hausse des ventes de l'industrie automobile (+ 4,3 %) est relativement faible, le rythme de croissance de fin 2009 s'étant affaibli au T1, puis inversé au T2. Le continent asiatique constitue au 1er semestre 2010 le principal moteur du rebond des exportations françaises. Les ventes françaises en Chine, qui bénéficient d'une hausse soutenue de la demande et des récentes variations du change, augmentent considérablement au S1 2010 (+ 36 % par rapport au S2 2009). Les exportations vers l'Amérique (+ 15,5 % par rapport au S2 2009) connaissent aussi une évolution soutenue. Les résultats du commerce extérieur pour toute l'année 2010 seront connus à partir du 8 février 2011.

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