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Fabienne Labrette-Ménager
Question N° 82348 au Ministère de l'Écologie


Question soumise le 29 juin 2010

Mme Fabienne Labrette-Ménager attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, sur la question des économies d'énergie. Il est en effet surprenant de constater qu'en dépit d'une prise de conscience de nos concitoyens en faveur des économies d'énergie, depuis 20 ans, les dépenses d'électricité des ménages, liées aux équipements ménagers, connaissent une hausse sensiblement plus forte que l'augmentation moyenne de l'ensemble de la consommation électrique. Récemment une association de consommateurs de la Sarthe a mené une étude visant à vérifier si les consommateurs sont réellement incités à acquérir des appareils électroménagers peu énergivores. Cette étude donne pour le moins des résultats navrants. Sur 89 modèles d'appareils relevés, il s'avère que les plus performants sont absents des rayons et que, qui plus est, le coût de l'appareil s'élève d'autant plus que sa consommation électrique est moindre et cela, dans des proportions telles, qu'en 10 ans, l'économie générée en terme de consommation électrique ne saurait compenser le différentiel de prix d'achat ! Un tel constat justifie le fait que les consommateurs préfèrent délaisser les appareils économes en énergie et chers à l'achat, au profit d'appareils énergivores mais moins onéreux en terme d'investissement. Aussi, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend proposer, à l'image de ce qui existe pour les automobilistes, un système de bonus-malus sur les appareils électroménagers qui permettrait, toujours selon cette étude, d'aboutir à réduire de 50 % à terme, la consommation d'électricité spécifique des ménages.

Réponse émise le 7 septembre 2010

Agir sur les modes de production et de consommation est une composante stratégique majeure pour orienter l'économie vers plus de durabilité. Parmi les engagements du Grenelle de l'environnement, figurent des éléments novateurs en faveur d'une consommation plus durable. C'est notamment le cas de mesures informatives, tel l'affichage des caractéristiques environnementales des produits, ou incitatives d'un point de vue financier, tel le bonus-malus mis en place sur les véhicules particuliers. Le bonus-malus automobile est un bon exemple de ce que peut apporter une mesure d'incitation à caractère économique, dès lors qu'elle est associée à une information simple. Depuis la mise en oeuvre du dispositif, les émissions de CO2 moyennes des véhicules neufs ont baissé de manière spectaculaire, de 148 gCO2/km en 2007 à 132,8 gCO2/km en 2009. La France est ainsi aujourd'hui en tête du classement européen en matière d'émissions de CO2/km. Ce succès appelle naturellement la création de nouveaux bonus-malus, sur d'autres types de produits, quand cela s'avère pertinent tant d'un point de vue environnemental qu'économique. Trois conditions doivent être satisfaites pour le choix des produits concernés : le critère retenu pour attribuer le bonus ou assujettir le malus devra être fondé sur une mesure incontestable de l'impact environnemental (émissions de CO2, consommation d'électricité...) ; le pouvoir d'achat des populations les plus fragiles ne devra pas être affecté par la mise en place d'un bonus-malus. L'électroménager constitue un exemple, parmi d'autres, de cette difficulté particulière : les appareils les plus économes en énergie sont aussi les plus chers. Mettre en place un bonus-malus pourrait, certes, réduire leur prix pour l'ensemble des consommateurs mais aussi profiter en priorité aux personnes les plus aisées qui les auraient de toute façon achetés, tandis que les plus faibles revenus se verraient contraints d'acquitter un malus sur l'achat d'équipements de faible efficacité énergétique et dont le coût d'usage est important. Cet effet d'aubaine ne serait pas acceptable. Il convient ainsi d'évaluer précisément la dispersion des prix de vente au sein de chaque catégorie de produit et de chaque classe énergétique, afin de garantir aux revenus les plus modestes l'existence effective d'alternatives d'achats plus durables à des prix d'achat qui leur soient accessibles ; le dispositif de bonus-malus doit être équilibré budgétairement. Par ailleurs, l'affichage environnemental permet d'orienter efficacement consommateurs, producteurs et distributeurs vers les produits les plus vertueux pour l'environnement en apportant des données objectives sur les principaux impacts environnementaux des produits. L'étiquette énergie sur les réfrigérateurs, par exemple, s'est révélée un instrument puissant. Elle a permis aux consommateurs d'opter en faveur d'un choix « responsable » mais aussi d'inciter les industriels à faire des efforts pour que leur offre évolue vers les produits les mieux classés et faire disparaître des rayons les produits les moins performants. Son actualisation prochaine au niveau européen devrait permettre de renforcer son impact. Les mesures de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement ne pourront que renforcer l'intérêt d'afficher une bonne performance énergétique puisqu'elles imposent l'affichage de la classe énergétique dans toute publicité faisant référence au prix des équipements, et de manière aussi visible et lisible que ce dernier.

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