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Christophe Sirugue
Question N° 81265 au Ministère de la Santé


Question soumise le 15 juin 2010

M. Christophe Sirugue attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la pénurie de greffons dans notre pays. En 2009, 4 580 greffes ont été réalisées, 1 481 personnes ont été prélevées et 5 % des greffes ont été réalisées grâce à des donneurs vivants. Or, en réalité, cette même année, 14 403 personnes ont eu besoin d'une greffe et 250 malades sont décédés faute d'avoir pu en bénéficier. Pourtant, le manque de greffons n'est pas une fatalité. Un donneur permet de greffer 4 personnes en moyenne. Or si, dans près de 4 cas sur 10, le défunt a déclaré son opposition au don d'organes, dans les 6 autres cas, l'opposition vient de la famille du défunt, le plus souvent par manque d'informations sur la volonté de celui-ci. Une communication massive sur la loi bioéthique de 2004 permettrait aux citoyens français de prendre connaissance du droit d'opposition et, par conséquent, du bénéfice d'évoquer avec leurs proches leurs souhaits personnels. Cette campagne d'information présenterait l'avantage de diminuer les taux de refus et d'épargner à l'entourage du défunt une décision douloureuse et parfois conflictuelle. Cette sensibilisation au don d'organes pourrait s'inscrire dans le cadre d'une semaine citoyenne. Par ailleurs, il serait opportun d'inclure dans le contrat d'objectif et de performance de l'Agence de la biomédecine, la mission de faire connaître la loi sur le don d'organes par 100 % des Français à l'issue du prochain plan 2010-2014 de l'agence. Aussi lui demande-t-il quelle suite elle entend réserver à ces propositions.

Réponse émise le 23 novembre 2010

La promotion du don d'organes fait partie des missions de l'Agence de la biomédecine, inscrite dans la loi relative au don d'organes et à la greffe. Dans ce cadre, assurer l'information des citoyens constitue l'un des objectifs du contrat de performance que l'Agence passe avec les ministères de la santé et du budget. L'Agence rappelle que la loi dispose que toute personne est considérée comme consentante au don d'éléments de son corps en vue de greffe si elle n'a pas manifesté d'opposition de son vivant. La loi (art. L. 1232-1 du code de la santé publique) prévoit donc la possibilité de s'opposer au don par deux moyens : l'inscription au registre national des refus géré par l'Agence de la biomédecine et/ou la communication de sa position à ses proches afin qu'ils en témoignent en cas de décès brutal. Car au moment où un prélèvement est envisagé en vue de greffe, les dispositions légales exigent que les équipes médicales s'adressent aux proches pour recueillir l'opposition éventuellement exprimée par le défunt de son vivant. L'Agence informe le grand public sur les principes de la loi par le biais de ses documents pédagogiques, de ses sites Internet dédiés et des relations presse. L'Agence de la biomédecine rappelle, par ailleurs, au travers de sa communication que le fait de porter une carte de donneur peut faciliter le dialogue entre les proches du défunt et le corps médical. L'équipe médicale consultera toujours les proches pour s'assurer de la position du défunt sur le don d'organes, même si une carte de donneur a pu être retrouvée dans ses effets personnels. Néanmoins, cette carte n'a pas de valeur légale. Pour mener à bien sa mission de promotion, l'Agence de la biomédecine organise, chaque année, une campagne nationale de sensibilisation à l'occasion de la journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe le 22 juin. Pour la 10e édition, l'Agence a souhaité mettre en avant le bénéfice du don, à savoir la greffe, qui permet de sauver des vies. C'est ce qu'indique la nouvelle signature de cette campagne : « Don d'organes. Pour sauver des vies, il faut l'avoir dit. » Pour que tous ces messages puissent être entendus, la thématique du don d'organes nécessite un temps de communication dédié, tel que la journée du 22 juin, pour informer de la meilleure façon possible les citoyens sur les modalités de consentement au don. Cette journée nationale est d'ailleurs devenue un rendez-vous incontournable connu de nombreux médias. L'Agence s'appuie sur différents moyens de communication pour informer largement le public sur l'importance de transmettre sa position à ses proches pour qu'elle soit respectée et les moyens d'exprimer son choix au regard de la législation. Une campagne radio, une campagne Internet, des guides pédagogiques, des sites Internet dédiés et des rencontres avec le public constituent le dispositif de communication 2010. L'activité de prélèvement et de greffe d'organes a connu une progression importante ces dernières années + 53 % de prélèvements et + 52 % de greffes depuis 1999. Malgré ces résultats encourageants, l'activité a atteint un plateau depuis 2008. Pour contribuer au développement de cette activité, l'information du grand public est nécessaire et doit se poursuivre.

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