Pierre Morel-A-L'Huissier
Question N° 7780 au Ministère de l'Éducation
Question soumise le 16 octobre 2007
M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les enseignements dispensés dans le secondaire. Le lien entre l'école et l'entreprise est estimé insuffisant par bon nombre de Français, comme le souligne un sondage récent. Il souhaiterait savoir s'il envisage de renforcer ce lien, en proposant par exemple aux lycéens de suivre en option un cours de culture d'entreprise, ou encore un cours d'anglais « business ».
Réponse émise le 19 août 2008
Le ministre de l'éducation nationale est particulièrement conscient de la nécessité de resserrer les liens entre l'école et l'entreprise. D'ores et déjà, le socle commun de connaissances et de compétences, publié en annexe du décret du 11 juillet 2006, consacre la compétence 7 à l'autonomie et l'initiative. Celle-ci vise à faire connaître aux élèves, dès le collège, l'environnement économique dans lequel ils évoluent : l'entreprise, les métiers et les parcours de formation correspondants. L'objectif est également de leur faire acquérir les capacités à réaliser des projets, trouver et contacter des partenaires et consulter des personnes-ressources. Par ailleurs, il est envisagé à partir de la rentrée 2008 d'instituer au collège et au lycée un parcours de découverte des métiers et des formations, qui auront vocation à s'adresser à l'ensemble des élèves à partir de la classe de cinquième. Il s'agit pour chaque élève d'appréhender, lors de son cursus scolaire, des métiers, différents à tous les niveaux de qualification, de découvrir le monde de l'entreprise pour en cerner son organisation, ses activités ainsi que les voies de formation préparant à ces divers métiers. Ce parcours complétera l'ouverture au monde des métiers et de l'entreprise déjà proposée au collège sous diverses formes : la « semaine école-entreprise », qui fait désormais partie du calendrier annuel des manifestations organisées en lien avec le monde professionnel dans le cadre de l'accord signé entre le ministère et le MEDEF. Elle vise à faciliter le dialogue entre chefs d'entreprise et chefs d'établissement et à aider à la connaissance de la réalité des entreprises et des différents métiers ainsi que des voies de formation correspondantes ; un enseignement de découverte professionnelle en 3e, sous forme d'option facultative de trois heures ou de module de six heures, qui fait découvrir aux élèves plusieurs métiers ainsi que les formations et les diplômes qui y conduisent ; une séquence d'observation en milieu professionnel, obligatoire pour tous les élèves de 3e organisée dans les conditions prévues par le code du travail dans des entreprises, des associations, des administrations, des établissements publics ou des collectivités territoriales ; des dispositifs en alternance pour les élèves en difficulté, âgés d'au moins 14 ans, scolarisés en 4e, reposant sur l'enseignement des disciplines au collège où ils demeurent scolarisés et sur des périodes courtes principalement en entreprise ou en lycée professionnel. En lycée d'enseignement général et technologique, l'étude de l'économie et du monde de l'entreprise occupe une place non négligeable dans la formation des élèves : ainsi en classe de seconde générale et technologique, près de la moitié des élèves suivent un enseignement de sciences économiques et sociales ou de gestion des entreprises. En classes de première et terminale, 350 000 élèves suivent leur scolarité dans le cadre des séries ES (économique et sociale) et STG (sciences et technologies de la gestion), séries qui consacrent une place importante à la connaissance de l'économie et de ses mécanismes tant au niveau macroéconomique que microéconomique. S'agissant d'un éventuel enseignement d'anglais « business », il convient de souligner que l'enseignement des langues vivantes en lycée, qui prend appui sur le cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), vise avant tout à permettre aux lycéens de communiquer aisément tant à l'oral qu'à l'écrit, à l'issue de leur scolarité. Une orientation de l'étude de la langue vers des domaines spécifiques trouve mieux sa place au niveau de l'enseignement supérieur dans le cadre d'études à visées plus étroitement professionnelles.
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