Christiane Taubira
Question N° 75183 au Ministère de la Santé
Question soumise le 30 mars 2010
Mme Christiane Taubira alerte Mme la ministre de la santé et des sports sur les personnes atteintes de tuberculose en Guyane. En effet, bien que les dernières données épidémiologiques placent la France comme un pays à faible incidence de tuberculose, avec un nombre de cas inférieur à 10 pour 100 000 habitants en moyenne, la situation demeure inquiétante en Guyane, où le nombre de cas déclarés en 2007 s'élève à 22,6 cas pour 100 000 habitants, selon les données publiées ce 24 mars 2010 par l'Institut de veille sanitaire, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Elle lui demande de lui indiquer quelles sont les dispositions actuellement prises pour les campagnes de vaccination des enfants en Guyane, dans la mesure où le vaccin n'est plus obligatoire depuis 2007, mais seulement recommandé. Elle attire également son attention sur les cas de co-infection VIH-tuberculose, rappelant que le Conseil national du sida avait signalé en 2008 que la Guyane connaissait une situation d'épidémie généralisée selon les critères de l'OMS et qu'une personne vivant avec le VIH (PvVIH) encourt 50 % de risques de plus qu'une personne séronégative de développer une tuberculose. Elle signale également que 95 % des PvVIH peuvent guérir de la tuberculose avec un traitement et qu'il existe une thérapie préventive qui peut réduire de 33 % le risque de développer une tuberculose chez une PvVIH ; cette thérapie est encore peu usitée (isoniazide). Elle lui demande donc quelles dispositions seront mises en oeuvre en Guyane pour informer les patients des risques de co-infection, ainsi que pour leur suivi médical. Plus généralement, s'agissant des campagnes de lutte contre le sida, elle demande à la Ministre quelles mesures spécifiques sont prises pour la Guyane et, en particulier, quelles sont les campagnes de prévention en direction des mères. En effet, d'après les chiffres de l'association « Vaincre le sida ensemble outre-mer », les femmes sont particulièrement exposées à la contamination du virus en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique. Dans ces départements, 3 900 personnes seraient suivies, dont 50 % de femmes et le taux annuel de découverte d'infections aurait augmenté de 40 % entre 2005 et 2008.
Réponse
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