M. Jacques Valax attire l'attention de M. le ministre chargé de l'industrie sur la discrimination faite aux postières. Cette discrimination a été particulièrement nocive durant 14 ans pour la période allant de juillet 1990 à 2004. En effet, La Poste a transgressé la loi du 2 juillet 1990 et plus précisément son article 31 qui disposait que La Poste avait la possibilité d'embaucher des contractuels de droit privé « lorsque des exigences particulières » ou « la spécificité de certaines fonctions » le justifiaient. De cette exception, l'exploitant fit une règle. Ainsi, La Poste recruta des milliers de facteurs et guichetiers dont la grande majorité étaient des femmes, en contrat à durée déterminée, à durée indéterminée à temps partiel ou en contrat intermittent. Ces contrats n'étaient pas légaux dans la mesure où la norme chez les postiers, en accord avec le droit français et européen, est le contrat à durée indéterminée à temps complet ou à temps partiel choisi. Il faudra une lutte constante des organisations professionnelles, une explosion des contentieux et une dégradation de l'image de marque de La Poste pour que l'exploitant change enfin sa stratégie de recrutement au mois de novembre 2004, après les accords de Vaugirard, qui mettent un terme en théorie à l'illégalité. Il reste que ces femmes sont pénalisées deux fois : à la précarité de leurs conditions de travail en période d'activité vient aujourd'hui s'ajouter la précarité de leur situation à l'âge de la retraite. La plupart de ces postières « bénéficieront » d'une retraite au rabais (entre 750 et 850 euros). Le principe de » non-discrimination » dans les conditions d'emploi revient par exemple à « ne pas traiter les travailleurs en CDD ou à temps partiel d'une manière moins favorable que les travailleurs à temps plein en raison du seul motif qu'ils travaillent en CDD ou à temps partiel » (directive européenne n° 1999/70/CE). Dès lors que cela n'a pas été le cas avec l'employeur La Poste, un certain nombre de procédures sont en cours devant la justice. La HALDE s'y intéresse vivement. Il apparaît que l'évolution de carrière des personnels n'a pas été la même selon qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme alors que cette dernière a été embauchée à la même période et disposait du même niveau de formation. C'est particulièrement criant durant la période citée précédemment. Il lui demande donc comment il compte faire en sorte que La Poste « répare » ce type de discriminations alors que l'âge de la retraite est déjà trop souvent synonyme de précarisation.
La loi n° 90-568 du 2 juillet 1990 relative à l'organisation du service public de La Poste et des télécommunications (art. 31) permet à La Poste de recourir à du personnel sous le régime des conventions collectives « lorsque les exigences particulières de l'organisation de certains services ou la spécificité de certaines fonctions le justifient ». En application de cette loi, La Poste et France Télécom ont signé avec quatre organisations syndicales représentatives (FO, CFDT, CFTC, CGC), le 4 novembre 1991, une convention commune La Poste - France Télécom qui s'applique aux salariés recrutés par ces exploitants après le 1er janvier 1991 et à ceux qui, agents contractuels de droit public avant cette date, ont opté pour le régime de droit privé comme cela leur a été proposé. Ce texte fixe les relations contractuelles entre La Poste et ses salariés de droit privé, et en particulier les conditions de recrutement, de formation, de promotion, de rémunération, de représentation et les salaires minima applicables pour chaque niveau de fonction. Les droits ainsi reconnus sont plus favorables que ceux prévus par le code du travail. En outre, cette convention commune (art. 22) prévoit l'emploi des salariés sous trois types de contrats de travail le contrat à durée indéterminée (CDI), le contrat à durée déterminée (CDD) et le contrat à durée indéterminée intermittent (CDII) qui a aujourd'hui quasiment disparu. Le recours à ces différents types de contrats à temps complet ou à temps partiel permet à La Poste d'être en mesure de mieux répondre à l'évolution de la demande de ses clients et de ses agents et lui offre des possibilités d'ajustements nécessaires à la bonne exécution de ses missions dans le respect des dispositions du code du travail. En 2003, on comptait 29,7 % de femmes dans l'emploi à temps partiel en France, 33,5 % en Europe (Source Eurostat, enquête sur les forces de travail). Le tableau ci-dessous démontre l'évolution du travail à temps partiel au sein de La Poste de 2003 à 2009. La Poste mène depuis plusieurs années une politique favorable à l'emploi à temps plein et à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Elle a proposé des emplois en CDI à temps complet à toutes les personnes à temps partiel, et fortement limité le recours aux CDD. Depuis 2003, La Poste réalise le rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes, ce rapport confirme la progression de l'emploi en CDI à temps plein des femmes sur la période.
POURCENTAGE DE FEMMES À TEMPS PLEIN ET À TEMPS PARTIEL (*) | |||||||
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2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | |
Temps plein | 70 % | 76 % | 79 % | 79 % | 81 % | 82 % | 83 |
Temps partiel | 30 % | 24 % | 21 % | 21 % | 19 % | 18 % | 17 % |
(*) Extrait des rapports de situation comparée entre les femmes et les hommes, La Poste 2008. |
POURCENTAGE DE COLLABORATEURS À TEMPS PLEIN ET À TEMPS PARTIEL deux sexes confondus (**) | |||||||
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2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | |
Temps plein | 88 % | 88 % | 87 % | 87 % | 88 % | 88 % | 89 % |
Temps partiel | 14 % | 14 % | 13 % | 13 % | 12 % | 12 % | 11 % |
(**) Évolution du travail à temps partiel et temps plein de 2003 à 2009. |
TAUX DE PROMOTION DES FEMMES | TAUX DE PROMOTION DES HOMMES | ||||||
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2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 |
9,89 % | 11,94 % | 10,38 % | 11,51 % | 6,37 % | 7,48 % | 10,33 % | 10,91 % |
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