M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur la récente rencontre des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 au Canada, du 5 au 6 février 2010. Il lui demande de bien vouloir lui dresser un bilan de cette rencontre.
La réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G7, qui s'est tenue à Iqaluit, au Canada, les 5 et 6 février 2010, a permis de rapprocher les points de vue sur la situation économique mondiale, la régulation financière et les questions de développement, plus particulièrement s'agissant de la situation en Haïti. Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales du G7, confortés par les analyses du Fonds monétaire international (FMI), ont estimé que le scénario le plus probable est celui d'une reprise en 2010 un peu plus forte qu'anticipée, notamment dans la plupart des pays émergents. Cependant, la reprise reste fragile et vulnérable à plusieurs risques. Il existe un consensus au sein du G7 pour poursuivre les plans de soutien tant que les bases d'une croissance autonome ne sont pas fermement établies. À moyen terme, la nécessité de procéder à une consolidation budgétaire a été rappelée. S'agissant de la réforme de la régulation financière, un consensus s'est également dégagé sur la nécessité de renforcer les fonds propres des banques en qualité comme en quantité, le débat se poursuivant sur le rythme et les mesures précises à mettre en oeuvre. La France souhaite une mesure de leur impact sur le financement de l'économie. D'une manière générale, un accord s'est dégagé sur la nécessité d'une approche coopérative et de règles de concurrence loyales entre acteurs. Le secrétaire au Trésor américain a ainsi réaffirmé la détermination des États-Unis à entrer dans le cadre de Bâle dans le calendrier prévu. Enfin, les ministres du G7 ont soutenu le principe d'une mise à contribution du secteur financier et sont convenus de poursuivre leurs travaux sur la base du rapport que le FMI doit remettre sur ce sujet en avril. La situation tragique d'Haïti a conduit les ministres à se prononcer en faveur d'une annulation de l'ensemble de sa dette multilatérale et des dettes bilatérales subsistant après les annulations en Club de Paris, soit environ 850 millions de dollars. Enfin, la réunion a permis de faire un point sur les demandes d'augmentation de capital des différentes banques multilatérales de développement et les réformes qui leur sont demandées en parallèle. Si le G20 est devenu le principal forum de coopération économique internationale, le constat a été fait que le G7 conserve toute sa place et son utilité. Pour autant, il doit évoluer, être plus interactif, plus informel ; la réunion d'Iqaluit a montré que cela était possible et adapté. La prochaine réunion du G7 aura lieu en marge des réunions du mois d'avril du FMI et de la Banque mondiale, à Washington.
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