M. Marc Le Fur attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur le dépistage et le traitement du TDAH (trouble déficit de l'attention-hyperactivité), qui doit être clairement différencié d'une éducation mal cadrée. Environ 5 % des enfants de 6 à 12 ans, principalement des garçons, souffrent d'un déficit de l'attention, couplé ou non à une hyperactivité, l'un des principaux troubles de cette maladie. Ces enfants souffrent d'un retard de maturation des noyaux gris centraux et d'un déficit de dopamine qui les rendent anormalement actifs, impulsifs et connaissent des difficultés d'adaptation dans le système scolaire. Il lui demande, d'une part, de lui préciser les politiques de dépistage mises en oeuvre et, d'autre part, de lui indiquer les protocoles mis en oeuvre afin de traiter et soulager les enfants et de soutenir les parents.
Les troubles déficitaires de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) sont sources de difficultés scolaires, de troubles de communication et d'intégration sociale, avec des répercussions à la fois sur le vécu individuel de l'enfant (souffrance psychologique, anxiété, fatigue) et sur le vécu familial. Ils peuvent être associés à des troubles du développement psychoaffectif. L'hyperactivité est l'une des causes les plus fréquentes de consultation pour les troubles du comportement de l'enfant, notamment dans les centres médico-psychologiques (CMP) et les centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP). En ce qui concerne les déficits attentionnels, les « propositions portant sur le dépistage individuel chez l'enfant de 28 jours à 6 ans, destinées aux médecins généralistes, pédiatres, médecins de protection maternelle et infantile (PMI) et médecins scolaires », publiées en 2005 par la Haute Autorité de santé, considèrent que la difficulté du trouble de l'hyperactivité et du déficit de l'attention réside plus dans le risque d'un diagnostic simplificateur du symptôme d'agitation que dans son dépistage. Il convient, par ailleurs, d'utiliser le terme d'hyperactivité avec beaucoup de prudence devant le risque de diagnostic par excès. Avant l'âge de 6 ans, l'hyperactivité doit être intégré, dans le cadre des troubles du développement cognitif, des troubles psychiatriques et des troubles de la relation parents-enfant. Après 6 ans, il importe devant des signes d'inattention, d'impulsivité, de difficultés scolaires ou de troubles du comportement de penser à dépister un déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité en s'appuyant sur l'interrogatoire des parents, mais aussi sur le témoignage des professionnels scolaires. En espèce, le diagnostic devra être confirmé par un spécialiste (neuropédiatre, pédopsychiatre, psychiatre). Le début des apprentissages scolaires est souvent un élément de révélation d'un trouble des apprentissages, mais le diagnostic ne peut être posé que lorsque l'ensemble des manifestations cliniques est réuni et que le retentissement est significatif. Ce diagnostic nécessite un bilan soigneux et standardisé de l'enfant. Les étapes normales de l'acquisition du langage oral puis écrit (de la lecture et de l'orthographe), des compétences numériques et de la gestuelle sont parties intégrantes de l'évaluation du développement global de l'enfant et particulièrement des bilans de santé au cours des 3e, 4e, 6e et 8e années. Des repères figurent à ce titre dans le carnet de santé. Le diagnostic et la prise en charge précoces de ces troubles sont essentiels tout d'abord pour l'enfant, son entourage familial et aussi les enseignants. Ils sont également essentiels du point de vue collectif, car ces troubles, fréquents, constituent un réel problème de santé publique. Le dépistage peut être pratiqué en ville, en PMI, à l'école maternelle et de manière systématique au cours de l'examen obligatoire de la sixième année pratiqué à l'école. La prise en charge de ces troubles est pluridisciplinaire et repose sur des rééducations appropriées, un accompagnement de l'enfant et de sa famille ainsi que sur des adaptations pédagogiques. Ces dernières sont, tout comme la question essentielle de l'orientation vers des études puis une profession, du ressort du ministère chargé de l'éducation nationale. Pour améliorer le dépistage des troubles des apprentissages, le ministère chargé de la santé a soutenu la Société française de pédiatrie dans l'élaboration d'outils simples d'information et de formation (livret et DVD ROM) à destination des professionnels de santé de « première ligne » (généralistes, pédiatres), à l'instar de ceux, consultables en ligne sur le site www.sante.gouv.fr, qui concernent les troubles du langage oral. Il s'agit de favoriser le repérage, le dépistage et le diagnostic par les professionnels de l'enfance. Une rubrique consacrée au TDA/H figure dans ces outils.
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