M. Michel Vauzelle attire l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville sur le rapport annuel de la fondation Abbé Pierre mettant fortement l'accent sur le non-logement et le mal-logement en France. Ainsi, sur le territoire national, plus de trois millions de personnes subissent soit l'absence de logement, soit des conditions d'insalubrité extrêmes pouvant menacer la santé des plus fragiles. De plus, le nombre d'enfants ne vivant pas sous un toit décent atteint 600 000 et plus de 18 000 d'entre eux sont sans domiciles fixes. Ces derniers chiffres sont d'autant plus dramatiques que ces enfances passées dans des logements indignes ou dans la rue ont un impact extrêmement fort sur la scolarité et la vie professionnelle future de ces enfants. La plus grande partie des sans domicile fixe ont ainsi connu une situation de précarité liée au logement dans leur enfance. Parmi les causes de l'augmentation du phénomène, la fondation Abbé Pierre pointe les retards dans la construction de logements sociaux. La non-application, partout sur le territoire, des principes de la loi solidarité et renouvellement urbain et d'un réel droit au logement opposable, est en partie à l'origine de ce retard. L'augmentation forte des loyers, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur locatif social, tient une grande part dans l'apparition de ces situations dramatiques et place également 70 000 Français dans une situation de surendettement du fait d'un emprunt immobilier ou du trop grand poids des charges de leur logement. Le budget moyen consacré au logement par chaque foyer a augmenté de 23 % entre 2002 et 2007, ce qui contribue largement à creuser les inégalités de niveau de vie puisque l'écart entre les ressources des ménages les plus riches et les plus pauvres, en moyenne de un à sept, atteint un à dix-huit une fois déduites les charges liées au logement. Il lui demande donc quelles mesures il compte prendre afin de combattre efficacement le manque de logement et le mal-logement dans notre pays.
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