Denis Jacquat
Question N° 69196 au Ministère du Travail
Question soumise le 26 janvier 2010
M. Denis Jacquat attire l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville sur les recommandations exprimées dans le rapport du Conseil économique, social et environnemental intitulé "De l'assiette aux champs". Le rapporteur propose que soit menée une réflexion sur la possibilité d'octroyer aux meilleurs professionnels des métiers de bouche, le titre de "Maître d'art" ou un titre équivalent. En effet, il souligne que le "Meilleur ouvrier de France" (MOF) qui est un diplôme d'État obtenu par concours constitue une étape dans une carrière professionnelle mais n'est pas une reconnaissance de même nature. Il le remercie de bien vouloir lui faire connaître son avis à ce sujet.
Réponse émise le 4 mai 2010
Dans l'artisanat en France, un certain nombre de reconnaissances officielles permet de mettre en exergue l'excellence des savoir-faire, de l'innovation et de la créativité. Au premier chef, le titre de maître artisan est attribué aux chefs des entreprises individuelles et aux dirigeants sociaux des sociétés lorsqu'ils justifient, soit d'un brevet de maîtrise (BM) pour le métier exercé ou pour un métier connexe, après deux ans de pratique, soit d'un diplôme de niveau au moins équivalent au BM et de connaissances en gestion et en psychologie équivalentes à celles des unités de valeur correspondantes du BM, soit enfin d'un savoir-faire reconnu au titre de la promotion de l'artisanat ou de leur participation aux actions de formation et d'une immatriculation au répertoire des métiers depuis au moins dix ans. Le titre « Un des meilleurs ouvriers de France » (MOF), délivré suite à la réussite d'un concours, donne droit à l'attribution d'un diplôme d'État du ministère de l'éducation nationale au niveau bac + 2. Ce titre bénéficie d'une grande notoriété, notamment dans les métiers de bouche. Il est accessible aux professionnels âgés de plus de 23 ans, quel que soit leur statut, salariés ou chefs d'entreprise, dans plus de 200 métiers. Le concours existe depuis 1924 et récompense tous les trois ans l'élite de l'artisanat, de l'industrie et des services : depuis cette date et jusqu'à ce jour, 8 704 titres ont été délivrés tous métiers confondus. Lors de la précédente édition du concours (2005-2007), 2 664 candidats se sont inscrits ; le titre a été décerné à 248 lauréats, dont 60 dans les métiers de bouche. Il s'agit d'un concours exigeant, symbole de l'excellence professionnelle, comportant des épreuves destinées à évaluer la créativité, la dextérité et les connaissances théoriques et pratiques des candidats. Ce concours attire les jeunes et joue un rôle d'ascenseur social, notamment pour les jeunes lauréats du concours du « meilleur apprenti de France » ainsi que pour les médaillés du concours international des « Olympiades des métiers ». Ce titre de MOF revêt parfaitement l'exigence de reconnaissance susceptible d'être appliquée aux métiers de bouche. Enfin, s'agissant du titre de maître d'art revendiqué pour son application au secteur de l'artisanat, il revêt par la volonté du ministre de la culture et de la communication un symbole important. En effet, à l'instar des « Trésors nationaux vivants » du Japon, un maître d'art est un professionnel d'excellence qui maîtrise des techniques et des savoir-faire exceptionnels. Il est reconnu par ses pairs pour son expérience, son expertise et ses compétences pédagogiques. Il doit être capable de transmettre ses connaissances et son tour de main à un élève afin qu'il les perpétue. Il se préoccupe de l'évolution de son métier et fait preuve d'innovations. Actuellement, la France compte 89 maîtres d'art nommés par le ministre de la culture et de la communication.
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