Mme Martine Billard attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur la situation de l'emploi et sur l'avenir de la recherche au sein du groupe Sanofi. Le chiffre d'affaires de cette entreprise a progressé de 5 % à 7 % en 2009 pour atteindre quelque trente milliards d'euros malgré la crise et les bénéfices vont dépasser les huit milliards d'euros soit 15 % à 20 % de mieux qu'en 2008 (les chiffres définitifs seront connus fin janvier) se traduisant par une hausse des dividendes versés de plus de 10 % pour s'établir à plus de trois milliards d'euros. Ce devrait être une bonne nouvelle pour les salariés, l'emploi et les capacités dans le secteur de la recherche pharmaceutique. Or, dans le même temps, Sanofi a engagé un minimum de trois mille suppressions d'emploi, dont plus de 1 300 dans le secteur « recherche et développement ». Cette situation pose à la fois le problème des licenciements qui interviennent dans des entreprises qui sont largement prospères, mais aussi celui de la recherche pharmaceutique dans notre pays. La perte d'emplois et des savoir-faire, qui vont avec, vont nécessairement fragiliser ce secteur économique pourtant stratégique. De plus, la richesse de ce groupe repose en grande majorité sur notre système de protection sociale et donc sur les cotisations tant des salariés que des entreprises de ce pays. Aussi, elle lui demande si le Gouvernement entend réagir à cette situation pour que le groupe Sanofi revienne sur ces orientations néfastes pour l'emploi et le secteur de la recherche pharmaceutique. Plus largement, il demande si le Gouvernement va enfin agir pour s'opposer aux licenciement dans les grandes entreprises qui font des bénéfices, question qui avait pourtant ému le Président de la République il y a quelques mois et qu'il s'était engagé à résoudre, et pour contrer le déclin de la recherche médicale en France.
Chris Viehbacher, directeur général du groupe, a présenté un plan de réorganisation de la recherche et du développement (R&D) le 30 juin dernier. Cette annonce correspond au premier volet du projet Transforming Sanofi Aventis. Le nouveau modèle d'organisation des activités de R&D s'inscrit dans le respect de l'ancrage sur le territoire national et du niveau d'investissement en R&D (de l'ordre de 4 Md par an). Il a également pour objectif de créer des partenariats avec la recherche publique ou privée ainsi qu'avec les petites et moyennes entreprises innovantes et les start-up dans le domaine des biotechnologies. Cette réorganisation conduira au regroupement d'équipes de recherche au sein de pôles d'excellence constitués essentiellement autour de trois sites de recherche majeurs : le nouveau centre de R&D de Toulouse, en construction sur l'ancien site AU dans le cadre du cancéropôle ; les centres de Vitry et Chilly-Mazarin, qui reprendront les effectifs des centres de Bagneux, Rueil-Malmaison (350 pour les deux) et Évry (60 personnes), qui vont être fermés. Elle prévoit également la cession du site de Porcheville, dans les Yvelines, spécialisé dans la toxicologie animale et le développement chimique et employant 200 personnes. La cession du site est en cours, avec la recherche d'un acquéreur qui reprenne la totalité des effectifs avec le même niveau de salaire, en assurant un niveau d'activité, de nature à pérenniser le site. Quatre sites à l'étranger sont également concernés : Alnick au Royaume-Uni, Riels en Espagne, quelques effectifs sur le site de Bridgewater aux États-Unis et un centre au Japon. La forte implication du groupe sur le territoire français n'est en aucune manière amoindrie au regard de la poursuite d'une politique d'investissements lourds sur des sites majeurs du groupe, tels que 217 M investis sur le site de Montpellier entre 2008 et 2010, 200 M investis de 2009 à 2011 pour la transformation du site de Vitry-sur-Seine en usine de biotechnologies. Le groupe participe à hauteur de 25 M au financement du fonds stratégique d'investissement lnnoBio, doté au total de 140 M, dont la création a été annoncée à l'occasion de la dernière réunion du comité stratégique des industries de santé. Sanofi-Aventis demeure un acteur majeur du secteur de la pharmacie, secteur qui représente 45 Md de chiffre d'affaires, plus de 100 000 emplois directs et 350 000 emplois directs et indirects, avec une balance commerciale excédentaire de plus de 6 Md.
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