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Christian Vanneste
Question N° 65232 au Ministère de l'Écologie


Question soumise le 1er décembre 2009

M. Christian Vanneste interroge M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, sur le piratage des ordinateurs du Hadley center (parfois désigné sous le vocable de CRU, climate research unit), le centre d'études climatologiques de référence du GIEC. La BBC a confirmé cette information qui a mis la blogosphère anglophone en ébullition, et commence à toucher la grande presse. Un pirate aurait réussi à pénétrer les ordinateurs du Hadley center, vertement critiqué pour refus de communiquer ses données brutes, et dont des soupçons de fraude scientifiques accompagnent son directeur. Le pirate a donc mis en ligne des échanges de courriel sur les thèses réchauffistes. Si c'est authentifié, et même real climate semble le reconnaître, c'est un gigantesque "climategate" qui se profile. Les protagonistes avouent sans ambage, dans leurs échanges, qu'ils "retravaillent" les données pour les faire coller à leurs hypothèses, et recommandent la destruction de documents alors qu'ils sont sous le coup d'une investigation au titre du "Freedom of information act" du Royaume-uni, ce qui est illégal, et tend à indiquer qu'il y aurait "quelque chose à cacher". Rappelons que les données de températures du présent et du passé fournies par le Hadley center, qui s'est déjà rendu célèbre en refusant de communiquer ses données brutes, sont réutilisées (et sans doute de bonne foi) par des milliers de scientifiques dans le monde, dans des travaux étudiant la relation entre températures et toutes sortes de phénomènes, géologique, zoologiques, historiques... Une fraude aussi importante sur les données de températures récentes obligerait des centaines d'équipes de travail dans le monde à reprendre leurs résultats de recherche : les dégâts de cette possible fraude dépasseraient sans doute le cadre du changement climatique. Les coupables de telles manipulations doivent être jugés. Il aimerait savoir ce qu'en pense le Gouvernement.

Réponse émise le 18 mai 2010

Le groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (GIEC) a été créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Ce groupe d'experts a pour mission de rendre compte de l'état des connaissances scientifiques relatives à l'évolution du climat mondial à ses impacts et aux moyens de les atténuer. Le GIEC doit produire des synthèses et exposer des scénarios d'évolution du climat, sous une forme interprétable par les décideurs politiques. Le GIEC produit régulièrement des rapports d'évaluation : quatre ont été publiés, en 1990, 1995, 2001 et 2007. En 2009, le GIEC a défini le plan du cinquième rapport d'évaluation (AR5) à paraître en 2014. La production du GIEC constitue l'apport scientifique alimentant les négociations internationales sur le climat qui se déroulent sous l'égide de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et du protocole de Kyoto. Le GIEC a été organisé de manière à garantir la qualité et l'indépendance du travail scientifique, tout en exprimant un consensus reconnu par les gouvernements. S'agissant du piratage des ordinateurs du Hadley Center et des conséquences sur la fiabilité des données scientifiques, trois enquêtes sont en cours au Royaume-Uni au sujet des activités de la Climate Research Unit de l'université d'East Anglia. Deux de ces enquêtes ont été lancées à l'initiative de cette même université ; l'une porte sur les procédures, et l'autre sur les conclusions scientifiques. Les conclusions de ces deux enquêtes devraient être rendues leurs conclusions dans les mois à venir. Par ailleurs, un comité de la chambre des communes traitant de science et de technologie étudie cette même affaire, ce qui a conduit à des auditions au cours du mois de mars 2010. Ses conclusions pourraient paraître dans de brefs délais. Le Gouvernement prendra connaissance des résultats de ces trois enquêtes et ne manquera pas d'en tirer les leçons.

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