M. Bernard Carayon attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur les capacités d'exportation française en électricité. Il lui demande l'évolution depuis vingt ans de nos capacités d'exportation en électricité.
Les capacités d'exportation d'électricité de la France peuvent s'entendre comme l'énergie effectivement exportée chaque année ou comme la capacité maximale d'exportation permise par les interconnexions électriques. Le tableau 1 représente l'évolution annuelle des flux d'énergie électrique aux frontières françaises. Le solde des échanges montre que la France est, en moyenne sur l'année, fortement exportatrice d'électricité (c'est le premier pays exportateur au niveau mondial). Toutefois, le solde exportateur décroît depuis 2006. Il sera exceptionnellement bas en 2009, puisqu'il ne devrait pas dépasser 30 TWh (30 000 GWh), soit le plus faible volume historique depuis vingt ans. Une des causes de cette baisse est la faible disponibilité (arrêts pour des raisons techniques) et le faible taux d'utilisation des centrales nucléaires françaises en 2009. Ce bilan traduit toutefois une réalité des échanges plus complexe. La France est fortement exportatrice du fait d'importantes capacités de production nucléaire. Les centrales nucléaires disponibles sont généralement utilisées à pleine capacité du fait de leur faible coût de production. En conséquence, lors des heures de faible consommation, les quantités produites non consommées sont vendues à l'étranger. En revanche, lors des heures de forte consommation, les flux peuvent être orientés à l'import. Cette situation correspond, soit à un arbitrage économique (le coût de production des centrales françaises permettant de répondre à la demande de pointe est plus élevé que celui des centrales des pays voisins) soit, plus rarement, à un manque de capacité de production sur le soi français. La capacité maximale d'exportation dépend essentiellement de la capacité physique d'exportation des lignes électriques reliant la France aux pays voisins. Elle dépend également de l'architecture de l'ensemble des flux ; d'électrons sur la plaque européenne. En effet, les mouvements d'électrons obéissent à des lois physiques rendant interdépendants les flux transportés par chacune des lignes du réseau européen. In fine, l'évolution de la capacité maximale d'exportation (et d'importation) d'un pays est liée à l'évolution des injections et soutirages sur l'ensemble du réseau européen. Elle varie donc au gré des évolutions de consommation et de production de chaque site connecté au réseau. Les gestionnaires de réseau (RTE en France) évaluent, chaque jour, la capacité nette d'échange, dans les deux sens, entre deux pays, via la NTC (Net Transfert Capacity). Le tableau 2 montre l'évolution de la NTC à l'export depuis 2002. Celle-ci a globalement augmenté d'environ 23 % entre 2002 et 2009. En comparaison, la quantité d'énergie effectivement exportée a chuté d'environ 38 % sur la même période (cf. tableau 1).
ANNÉE | EXPORTATION (y compris partétrangère des filialesen France) | IMPORTATION (y compris partfrançaise des filialesà l'étranger) | BALANCE (E dansle cas d'un soldeexportateur) |
---|---|---|---|
GWh | GWh | GWh | |
1989 | 50 261 | 8 105 | E42 156 |
1990 | 52 427 | 6 674 | E45 753 |
1991 | 58 746 | 5 516 | E53 230 |
1992 | 58 533 | 4 737 | E53 796 |
1993 | 65 093 | 3 663 | E61 430 |
1994 | 66 886 | 3 718 | E63 168 |
1995 | 72 701 | 2 860 | E69 841 |
1996 | 72 428 | 3 617 | E68 811 |
1997 | 69 634 | 4 238 | E65 396 |
1998 | 62 152 | 4 590 | E57 562 |
1999 | 68 108 | 4 965 | E63 143 |
2000 | 73 174 | 3 695 | E69 479 |
2001 | 72 861 | 4 471 | E68 390 |
2002 | 80 739 | 3 705 | E77 034 |
2003 | 73 373 | 6 959 | E66 414 |
2004 | 68 429 | 6 565 | E61 864 |
2005 | 68 390 | 8 061 | E60 329 |
2006 | 71 512 | 8 254 | E63 258 |
2007 | 67 261 | 10 516 | E56 745 |
2008 | 58 356 | 10 356 | E48 000 |
À fin novembre 2009 données provisoires | 41 701 | 16 879 | E24 822 |
Source : annuaire EDF - statistiques de la production et de la consommation (basées sur la statistique des travaux publics de 1923 à 1937). |
ANNÉE | CAPACITÉ maximale à l'export(MW) | ÉNERGIE maximale pouvantêtre exportée (GWh) |
---|---|---|
2002 | 10 389 | 91 007 640 |
2003 | 11 516 | 100 880 160 |
2004 | 11 211 | 98 208 360 |
2005 | 11 350 | 99 426 000 |
2006 | 12 376 | 108 413 760 |
2007 | 12 449 | 109 053 240 |
2008 | 12 797 | 112 101 720 |
2009 | 12 756 | 111 742 560 |
Source : RTE. |
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.