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Patrick Balkany
Question N° 62317 au Ministère des Affaires étrangères


Question soumise le 27 octobre 2009

M. Patrick Balkany attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la question du paludisme. Le paludisme infecte chaque année 500 millions de personnes dans le monde et en tue plus d'un million, parmi lesquels de nombreux enfants et femmes enceintes. Selon certaines études, un enfant en Afrique meurt de cette infection toutes les 30 secondes. De plus, certains scientifiques estiment que le changement climatique, qui se traduit par une augmentation de la température terrestre et un taux d'humidité accru, pourrait favoriser le développement de cette maladie dans des zones jusque-là épargnées. La lutte contre le paludisme se fait donc de plus en plus pressante. Le 25 avril 2008, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale contre le paludisme, le secrétaire général de l'ONU avait annoncé la mise en place d'une couverture universelle des mesures essentielles de contrôle du paludisme en Afrique au 31 décembre 2010. Quelques mois plus tard, lors du sommet sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) des Nations-unies, fut adopté un plan d'action contre le paludisme qui prévoyait d'affecter près de 3 milliards de dollars pour éradiquer la maladie d'ici à 2015. Aussi il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures mises en oeuvre dans le cadre de ce programme de lutte contre le paludisme.

Réponse émise le 8 décembre 2009

L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre des affaires étrangères et européennes sur l'endémie palustre et les moyens mis en place par la communauté internationale pour y remédier. La situation internationale est la suivante : le paludisme concerne aujourd'hui 40 % de la population mondiale qui vit dans des zones de transmission (zones intertropicales). 109 pays (dont 45 sont en Afrique et totalisent 91 % des décès) sont touchés ; le nombre de victimes est considérable : 300 millions d'accès palustres par an, 1 million de morts, essentiellement des enfants de moins de cinq ans, dont 90 % en Afrique, mais aussi en Asie et en Amérique latine ; 1 enfant meurt toutes les trente secondes de paludisme en Afrique au sud du Sahara ; l'impact économique, majeur, est évalué à 1,3 % de croissance annuelle en moins dans les pays les plus touchés. Il coûte annuellement 12 milliards de dollars de PIB à l'Afrique subsaharienne. Plusieurs initiatives récentes sont venues renforcer l'intérêt et les moyens accordés à la lutte contre le paludisme ; le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lui a affecté environ 25 % de ses ressources ; la Banque mondiale a lancé en 2005 son programme accélérateur en Afrique qui se propose d'affecter à la lutte contre le paludisme 500 millions de dollars sur cinq ans ; l'initiative des États-Unis contre le paludisme, lancée en juin 2005, envisage de dédier 1,2 milliard de dollars à la lutte contre la maladie dans 15 pays ; enfin, la fondation Bill et Melinda Gates s'est mobilisée depuis 2007. La communauté internationale envisage pour la première fois le contrôle de la pandémie, il s'agit là très probablement du seul objectif du millénaire pour le développement (OMD) dans le domaine de la santé accessible d'ici à 2015. En dix ans, les budgets alloués ont été multipliés par 20 : de 64 millions en 1998 à 1,1 milliard de dollars en 2008. Le Fonds mondial représente deux tiers des financements internationaux. Pourtant, ces financements demeurent insuffisants. Pour lutter efficacement, les besoins ont été estimés à 5,3 milliards de dollars pour 2009. La mobilisation internationale est plus que jamais cruciale afin de rendre efficace une lutte qui possède aujourd'hui tous les moyens techniques nécessaires. La lutte contre le paludisme à ce jour met l'accent sur l'accès au traitement (ACT, association médicamenteuse à base d'artémisinine) et les mesures de lutte anti-vectorielle parmi lesquelles la mise à disposition de moustiquaires imprégnées, voire de moustiquaires imprégnées de longue durée (long lasting impregnated bed nets). En 2008, près de 60 millions de moustiquaires ont été distribuées par les partenaires de Roll Back Malaria (Faire reculer le paludisme) en Afrique subsaharienne. En 2009, 240 millions de moustiquaires seront distribuées. Selon le plan mondial de lutte contre le paludisme, il en faudrait 250 à 300 millions de plus pour couvrir la population à risque en Afrique.

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