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Didier Quentin
Question N° 62219 au Ministère de l'Économie


Question soumise le 27 octobre 2009

M. Didier Quentin appelle l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur les conséquences du projet de réforme de la taxe professionnelle pour les professions libérales. En effet, à la différence des entreprises pour lesquelles l'impôt est calculé à taux fixe localement et assis tout à la fois sur la valeur locative des biens immobiliers servant à l'exploitation et sur la valeur locative des matériels et équipements, les professionnels libéraux sont eux, en majorité, assujettis au régime des bénéfices non commerciaux (BNC) et emploient moins de cinq salariés. Sur ce fondement, ils seront soumis à la « cotisation économique territoriale » se substituant à la taxe professionnelle. Cette CET sera calculée sur la base de la valeur locative des biens immobiliers servant à leur exploitation, mais également, et à la différence du redevable ordinaire, sur la base de la valeur de 6 % du montant de leurs recettes. Ils font état d'une atteinte au principe d'équité fiscale et ils souhaitent donc voir les professions libérales bénéficier du régime de droit commun relatif à la CET. C'est pourquoi il lui demande les mesures qu'elle entend prendre en faveur des professionnels libéraux.

Réponse émise le 6 juillet 2010

L'article 2 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 remplace, à compter du 1er janvier 2010, la taxe professionnelle (TP) par la contribution économique territoriale (CET) à deux composantes : la cotisation foncière des entreprises (CFE), fondée sur les bases foncières ; la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), dont le taux effectif - fixé au niveau national - sera progressif, allant de 0 % pour les entreprises de moins de 500 000 EUR de chiffre d'affaires (CA) à 1,5 % pour les entreprises de plus de 50 millions d'euros de CA. Pour les titulaires de bénéfices non commerciaux (BNC) et assimilés, employant moins de cinq salariés et n'étant pas soumis à l'impôt sur les sociétés, la réforme, ayant principalement pour objectif de restaurer la compétitivité des entreprises françaises, et parmi elles plus particulièrement des entreprises industrielles soumises au risque de délocalisation, prévoyait un maintien de l'assiette spécifique composée des recettes et corrélativement, pour les redevables concernés, une exonération de CVAE. Toutefois, afin que ces professionnels bénéficient eux aussi d'une baisse d'imposition, le Parlement, avec l'accord du Gouvernement, a ramené la fraction imposable des recettes de 6 % à 5,5 %. Le Conseil constitutionnel, dans sa décision 2009-599 DC, a censuré pour rupture d'égalité devant l'impôt ce régime spécifique. Par conséquent, la loi de finances a été publiée en supprimant les modalités d'imposition spécifiques sur les recettes. Tous les titulaires de BNC et assimilés sont donc imposés à la CET dans les mêmes conditions que l'ensemble des redevables de la CET : imposition sur la seule valeur locative des biens passibles d'une taxe foncière à la CFE et imposition à la CVAE à partir de 500 000 EUR de recettes.

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