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Thierry Lazaro
Question N° 6203 au Ministère de l'Enseignement


Question soumise le 2 octobre 2007

M. Thierry Lazaro attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les conséquences dramatiques de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), qui frappe 1,3 million de personnes en France. Première cause de cécité chez les personnes âgées de plus de cinquante ans, son dépistage précoce constitue une première étape dans la prévention de cette affection. Aussi, il lui demande de lui indiquer l'état des recherches sur cette maladie, le budget qui lui est consacré ainsi que les perspectives de traitement.

Réponse émise le 18 décembre 2007

En France, plus de 1,5 million de personnes souffrent de dégénérescence maculaire liée à l'âge, plus de 800 000 de glaucome, au moins 500 000 de rétinopathie diabétique, 40 000 de dystrophie rétinienne héréditaire. Les efforts de recherche en France concernant ce type de pathologies couvrent des domaines variés en génétique, en physiopathologie, en thérapeutique ou en épidémiologie dont nous citerons quelques exemples comme illustration. Plusieurs équipes de recherche se consacrent à ces thématiques. Parmi les plus importantes, on peut citer celles sur le site des Quinze-Vingts à Paris, qui associent recherche fondamentale et recherche clinique en partenariat avec des industriels. C'est un ensemble, unique au niveau national, qui a été retenu pour un label Carnot et deviendra en 2008 un centre de recherche international sur les maladies oculaires, un institut de la vision comparable au fameux Institute of Ophtalmology de Londres. Il s'agit d'un projet très ambitieux auquel va être associée la Fédération des aveugles de France. Sa construction a débuté en septembre 2006 dans l'enceinte de l'hôpital des Quinze-Vingts déployé sur 11 000 m², l'institut se partagera entre un secteur dédié à la recherche et un bâtiment réservé à de jeunes entreprises innovantes dans le domaine de la vision. Ce site est aussi impliqué dans un réseau thématique de recherche et de soins (RTRS). La fondation « voir et entendre », dirigée par le professeur José Sahel et le professeur Christine Petit, a été créée au Journal officiel du 5 mai 2007 avec une subvention de l'État de quatre millions d'euros. Dans le but de combattre les principaux handicaps sensoriels, depuis deux à trois ans, le laboratoire dirigé par le professeur José Sahel, dont les travaux sont consacrés à la malvoyance, et celui dirigé par le professeur Christine Petit (institut Pasteur-Collège de France, hôpital Armand-Trousseau et hôpital-CHU-Bordeaux-2) qui étudie la surdité et l'audition, et certains troubles olfactifs, ont pris l'initiative d'explorer la complémentarité de leurs champs d'expertises et de leurs activités scientifiques et cliniques. À ce titre, ils ont déjà développé conjointement des programmes de recherche et de formation, et établi ensemble des instruments et des structures de recherche aux niveaux national, européen et international. Pour renforcer leur collaboration dans l'approche du handicap sensoriel, le projet de Centre/Réseaux thématiques de recherche et de soins (CTRS/RTRS) a vu le jour. En outre, les projets de recherche dans ce domaine sont soutenus par différentes actions : l'Agence nationale de la recherche (ANR), le programme national de recherche (PNR)-Vision, de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) ou le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC). Enfin, il faut citer l'étude épidémiologique POLA. POLA est une étude menée chez quelque 2 600 personnes de plus de soixante ans (âge moyen 70,4 ans), résidant à Sète (Hérault), dans le but d'identifier les facteurs de risque de deux maladies oculaires très fréquentes liées au vieillissement : la cataracte, et la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Il s'agit d'une des rares études européennes dans ce domaine et la première en France. La ville de Sète (40 000 habitants) a été choisie en raison de la diversité de l'exposition au rayonnement solaire de ses habitants, tout au long de leur vie.

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