Jean-Paul Lecoq
Question N° 61832 au Ministère de l'Éducation
Question soumise le 27 octobre 2009
M. Jean-Paul Lecoq interroge M. le ministre de l'éducation nationale sur la décision prise de « sédentariser » 3 000 itinérants travaillant dans le cadre du réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté. Cette affirmation sème l'incompréhension et l'inquiétude parmi les parents d'élèves et plus globalement à travers toute la profession d'enseignement car sédentariser des itinérants reviendrait à les affecter dans une école déterminée, donc à restreindre leur domaine d'action à une seule et même école. Mais qu'en sera-t-il des besoins de l'école voisine qui, elle, est dépourvue d'intervenant du RASED au sein de son équipe pédagogique ? En effet, le nombre de ces équipes intervenantes n'étant pas égal au nombre d'écoles sur notre territoire, il semble que cette décision de sédentariser les équipes du RASED va aboutir ignorer des besoins qui jusqu'à présent pouvaient être pris en charge par ces itinérants. Le caractère nomade de la fonction étant le moyen de tenir compte des réalités pour mieux répondre aux besoins parfois ponctuels d'un élève dans une école donnée et qui ne nécessite pas l'installation d'une équipe à plein temps dans l'établissement eu égard au nombre de cas clairsemés à solutionner. Pour autant, ces enfants en difficulté plus ou moins nombreux selon les établissements méritent d'être accompagnés. Cet accompagnement global faisant intervenir à la fois un enseignant, un éducateur et un psychologue ne peut être substitué à une aide personnalisée qui revêt uniquement un aspect de pédagogie scolaire, pour répondre à une difficulté scolaire, une incompréhension facilement corrigible. Plus globalement, le RASED exécute un travail de partenariat avec la famille de l'élève, car les sources de ces difficultés sont variables et il ne s'agit pas forcément d'un problème d'intelligence ou de connaissances. Il semblerait que la décision prise de supprimer ou plutôt de sédentariser les intervenants du RASED conduit inexorablement à cette substitution engendrée par la confusion des besoins en matière d'aides aux élèves en difficulté. Redonner goût et plaisir d'apprendre à un élève en difficulté n'est possible qu'au prix d'une prise en charge par une équipe type RASED ; ce n'est pas chose aisée et le nombre croissant d'élèves en difficulté ne signifie aucunement l'inefficacité du système mais révèle au contraire la nécessité de le maintenir, le soutenir financièrement et pourquoi pas de l'accroître en sédentarisant une équipe type RASED dans chaque établissement scolaire en France. Alors, il lui demande si c'est en ces termes qu'il entend sédentariser les itinérants du RASED.
Réponse émise le 17 novembre 2009
Dans le premier degré, le traitement de la difficulté scolaire et la lutte contre l'échec scolaire constituent un des objectifs prioritaires du ministère de l'Éducation nationale. La réforme de l'enseignement primaire a permis de recentrer les actions de l'école sur les apprentissages fondamentaux. Elle vise à ce que chaque élève en difficulté reçoive une réponse adaptée à sa situation. La nouvelle organisation de la semaine scolaire, avec l'institution de l'aide personnalisée, permet aux enseignants affectés dans les classes de consacrer une partie de leur temps de service au soutien individualisé des élèves rencontrant des difficultés. Les maîtres ont ainsi la possibilité de traiter eux-mêmes, en prolongement de la classe, un certain nombre de difficultés d'apprentissage qu'ils ne pouvaient auparavant prendre en charge efficacement. Soixante heures annuelles sont désormais consacrées par chaque maître à des actions directes auprès de ces élèves. Dans ce nouveau contexte, la contribution des enseignants spécialisés des RASED à la lutte contre la difficulté scolaire doit évoluer. Les lieux d'implantation de leurs postes doivent être reconsidérés et les modes d'action des maîtres spécialisés diversifiés. À la rentrée 2009, 1 500 enseignants spécialisés itinérants ont été affectés en tant que maîtres surnuméraires, dans une ou deux écoles. L'action des maîtres spécialisés structurés en RASED est réinvestie spécifiquement pour intervenir sur les plus graves difficultés d'apprentissage, comportementales et psychologiques des élèves et répondre aux situations que les professeurs des écoles ne pourraient pas gérer dans le cadre des dispositifs d'aide personnalisée. La prise en charge des élèves en difficulté est également assurée au travers de stages de remise à niveau en français et en mathématiques, qui sont proposés aux élèves de CM1 et CM2 pendant les vacances scolaires, par petits groupes, à raison de trois heures par jour sur une durée de 5 jours. Mis en place dès les vacances de Pâques de l'année scolaire 2007-2008, ces stages ont concerné 200 000 élèves à l'occasion des dernières vacances de printemps et d'été. De même, l'accompagnement éducatif dans les écoles élémentaires de l'éducation prioritaire, en complément des dispositifs déjà existants, est systématiquement proposé aux familles des élèves rencontrant des difficultés, en particulier celles relevant des réseaux ambition réussite.
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