M. Marc Le Fur attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur la diffusion croissante de crack dans la région Île-de-France. La consommation de cette drogue dure, dérivé de la cocaïne au puissant pouvoir addictogène, s'observe désormais en banlieue nord de Paris, et touche de plus en plus de consommateurs. À cet égard, on observe une recrudescence de l'usage de cette drogue dans les milieux intégrés socialement et économiquement, les milieux alternatifs comme les soirées techno, et les soirées très chics. Ainsi, le crack prospère parallèlement à la consommation de cocaïne, puisqu'en France, un million de personnes et 3,3 % des jeunes de 17 ans ont déjà "sniffé" au moins une fois de la cocaîne. Cette évolution inquiétante, avec un contexte de consommation nouveau, exige une stratégie de prévention des risques renouvelée. Il aimerait connaître ses intentions à ce sujet.
Le trafic de « crack », concentré à l'origine dans les quartiers nord-est de la capitale, est observé désormais dans le département de la Seine-Saint-Denis. D'une manière générale, cette drogue aux très graves conséquences sanitaires est consommée par des publics socialement marginalisés ou mal insérés, pour lesquels le prix bas est un déterminant important. Des actions renforcées sont actuellement menées par la brigade des stupéfiants et le service départemental de police judiciaire de Seine-Saint-Denis, en liaison avec les services de police parisiens, pour endiguer ce phénomène. Depuis la mise en place du dispositif policier le 15 septembre 2009 et jusqu'à la fin de l'année 2009, 894 fonctionnaires sont intervenus sur le secteur de la gare de Saint-Denis dont 353 fonctionnaires de la circonscription de sécurité de proximité de Saint-Denis, 182 fonctionnaires de la compagnie de sécurisation de la Seine-Saint-Denis et 359 fonctionnaires de la compagnie de sécurisation et de la brigade anti-criminalité de nuit 75. Au cours de ces opérations menées quotidiennement, 5 114 personnes ont fait l'objet d'un contrôle de police, 53 ont été interpellées et 51 placées en garde à vue. Parmi ces dernières, 24 ont commis des infractions à la législation sur les stupéfiants. Depuis la mise en place de ce dispositif sur le secteur de la gare de Saint-Denis, 373 faits de délinquance générale ont été constatés entre le 15 septembre et le 31 décembre 2009. Le taux d'élucidation concernant ces faits a augmenté de 24,8 points passant de 51,6 % en 2008 à 76,4 % en 2009. La délinquance de proximité a, quant à elle, diminué de 10,4 % passant de 144 faits en 2008 à 129 pour la même période du 15 septembre au 31 décembre 2009. Les faits élucidés en matière de délinquance de proximité ont augmenté de 50 % passant de 20 faits à 30. Par ailleurs, une enquête réalisée par le commissariat de Saint-Denis sur un important trafic de « crack », a permis, après délivrance d'une commission rogatoire, d'interpeller une cinquantaine d'individus. Parmi eux, 7 ont été incarcérés dont le principal organisateur de ce trafic, qui opérait dans le secteur de la gare de Saint-Denis. Deux lieux de rencontres où les toxicomanes se réunissaient ont été démantelés et fermés. Le 6 avril 2010, les effectifs de la DTSP 93 ont procédé, dans une cité de Saint-Denis, à l'interpellation de 9 individus et à la saisie de 247 doses d'héroïne et de 20 000 EUR. Sur un plan plus général, dans le cadre des Plans de lutte contre le trafic de stupéfiants, les services de police ont réalisé 888 affaires, sur la période comprise entre le 1er janvier et le 6 mai 2010, 1 863 personnes ont été interpellées dans le cadre de ces affaires liées au trafic organisé, à la vente ou à l'importation de drogue dont 914 individus sur Paris et 470 dans le département de la Seine-Saint-Denis. Au cours de ces affaires, ont été notamment saisis 69 kilogrammes de cocaïne, 16 kilogrammes d'héroïne, 1 582 kilogrammes de résine de cannabis. La somme de 2 923 949 EUR en numéraire et 242 700 EUR de biens immobiliers ont été également confisqués. Des initiatives seront également prises en matière de prévention afin d'éclairer le public sur les tentatives des trafiquants de trouver de nouveaux débouchés. En effet, des dérivés de la cocaïne très proches du crack sont de plus en plus diffusés sous des appellations aux connotations négatives moins marquées, comme le free-base, tout en présentant la même nocivité.
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