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Bérengère Poletti
Question N° 60184 au Ministère de la Santé


Question soumise le 6 octobre 2009

Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur les perspectives soulevées par le traitement du sommeil dans la prévention de la maladie d'Alzheimer. Une étude, publiée récemment dans Sciencexpress, révèle que le taux d'amyloïde bêta (A-bêta) qui s'accumule dans l'espace extracellulaire cérébral fluctue dans la journée sous l'influence du sommeil. L'A-bêta est un peptide néfaste pour le système nerveux. La présence d'agrégat d'A-bêta associée à celle de protéine tau sont les signes caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. Une privation de sommeil accélère l'accumulation d'A-bêta et la formation des plaques amyloïdes. Actuellement, la principale piste de recherche vise à s'attaquer à ces plaques qui se forment entre les neurones et qui participent aux dégénérescences neurofibrillaires à l'intérieur des neurones. Cette étude relève qu'une diminution de l'activité de l'orexine, une neurohormone stimulant l'état d'éveil, diminue la formation de ces plaques chez les souris. Cette nouvelle piste permet de déduire que, chez les humains, les troubles du sommeil pourraient exacerber la maladie d'Alzheimer et qu'une optimisation du temps de sommeil pourrait la ralentir. La voie de l'orexine constitue donc un axe de recherche dans le traitement de la maladie d'Alzheimer, un axe sur lequel elle souhaiterait connaître sa position et les suites qu'elle entend donner.

Réponse émise le 8 juin 2010

La privation ou les troubles du sommeil constituent un facteur défavorable connu dans le développement de la maladie d'Alzheimer. L'orexine a beaucoup été étudiée pour son rôle dans l'éveil et ses troubles : certains chiens narcoleptiques présentent des mutations de récepteurs à l'orexine, tandis que chez l'homme, c'est la molécule stimulant ces récepteurs qui fait défaut. Récemment, une équipe de l'unité Inserm 628, université Claude-Bernard à Lyon, a montré que des souris manipulées pour ne pas exprimer l'orexine entraient directement en sommeil paradoxal et en catalepsie. Pour autant, l'orexine n'a fait l'objet que de quelques publications qui ne portent que sur l'animal. Or, aucun élément ne permet d'affirmer que les travaux réalisés chez l'animal soient transposables à l'homme. Des recherches doivent donc être entreprises sur les effets de cette neurohormeone chez l'homme avant toute conclusion. Une telle recherche pourrait être menée par la fondation de coopération scientifique créée par le plan Alzheimer dont les missions sont le pilotage, la coordination et l'animation des actions et des équipes de recherche pour la lutte contre cette affection.

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