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Bérengère Poletti
Question N° 58114 au Ministère de l'Alimentation


Question soumise le 8 septembre 2009

Mme Bérengère Poletti attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la problématique des aflotoxines et notamment de la prévention de leur détection dans le lait. Cette toxine, présente notamment dans la ration alimentaire du bétail laitier constituée de tourteaux d'arachide ou de mélange de graines oléagineuses, apparaît sous forme de moisissure et possède des pouvoirs cancérogènes, touchant particulièrement le foie. La problématique de son éventuel passage dans le lait a été soulevé très vite dès le début des années 60. Une étude de la ration alimentaire totale a été entreprise en 2000, afin de connaître le niveau de consommation et d'exposition de la population française générale et végétarienne aux aflatoxines à partir d'aliments « prêts à consommer ». Les résultats ont montrés que, parmi les échantillons prélevés, la présence d'aflatoxines de tout type n'avait pas dépassé les limites de détection imposées par la réglementation européenne. Cependant, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), dans son rapport final de mars 2009 sur l'évaluation des risques liés à la présence de mycotoxines dans les chaînes alimentaires humaines et animales, recommande de réaliser de nouvelles études de transfert chez les animaux d'élevage, en particulier sur les oeufs et la viande de volailles, ainsi que dans le lait chez les petits ruminants. Aussi elle souhaiterait connaître la position et les suites qu'il entend donner à ces recommandations.

Réponse émise le 17 novembre 2009

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a publié en décembre 2008, un rapport de synthèse sur l'ensemble de la problématique des mycotoxines dans les aliments. En ce qui concerne les aflatoxines et en particulier le transfert possible de métabolites vers les oeufs et viandes, à l'instar du transfert de l'aflatoxine M1, métabolite de l'aflatoxine B1, dans le lait, le MAAP réalise des contrôles annuels depuis plus de dix ans pour rechercher l'aflatoxine M1 dans le lait des bovins comme dans celui des petits ruminants. Ces contrôles sont une réponse à la directive 96/23 qui impose aux États membres la mise en place de contrôles officiels sur les denrées animales au prorata de la production nationale. En 2008, derniers résultats traités, 94 prélèvements ont été réalisés pour la recherche de l'aflatoxine M1 dans le lait de vache, brebis et chèvre (respectivement 44, 20 et 30 analyses). Aucun dépassement de la limite réglementaire de 0,050 ppb (µg/kg) n'a été relevé. En 2009, 100 prélèvements sont prévus dont 75 sur lait de vache, 15 sur lait de chèvre et 10 sur lait de brebis. Ces prélèvements, en cours, sont réalisés à l'élevage, c'est-à-dire au plus près de la source éventuelle de contamination, ce qui rend plus aisée une enquête épidémiologique en vue d'identifier des aliments qui posent problème, en cas d'identification d'une anomalie. Un plan propre aux aliments pour animaux existe aussi : pour 2008, derniers résultats traités, 161 prélèvements pour la recherche de l'aflatoxine B1 (110 dans les matières premières des aliments pour animaux et 51 dans des aliments transformés) ont été réalisés ; 10 prélèvements supplémentaires ont été réalisés à l'introduction sur le territoire de l'union dans les postes d'inspection frontaliers français sur des lots de matières premières d'aliments pour animaux en provenance de pays tiers. Les produits à risque tels que les tourteaux (soja) sont visés. L'accroissement de la consommation de certains sous-produits de certaines nouvelles filières (biocarburants...) pourra justifier, en cas de résultats défavorables, d'accroître la pression de contrôle sur les produits d'importation. Quant aux transferts éventuels vers d'autres productions animales (viande et oeufs) de métabolites de l'aflatoxine B1, la DGAL étudie avec l'AFSSA et d'autres partenaires si un protocole de vérification peut être mis au point dès 2010.

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