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Bérengère Poletti
Question N° 58105 au Ministère de la Santé


Question soumise le 8 septembre 2009

Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la hausse des cas d'hépatites E. Une étude récente, parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 27 août 2009, fait état de l'évolution de l'hépatite E en France de 2006 à 2008, en comparant les données avec celles recueillies lors du bilan 2002-2004. Le résultat de cette étude montre une augmentation significative du nombre de cas : 49 en 2006 et 372 en 2008. L'exposition au réservoir animal est une des sources majeures actuellement reconnues dans la survenue d'hépatites E autochtones dans les pays industrialisés, notamment avec une séroprévalence du VHE variant de 25 % à 80 % dans les élevages de porcs. Alors qu'en France la consommation de salaisons de porc ou de produits issus de la chasse constitue une exposition certaine, elle souhaiterait connaître la position et les suites qu'elle entend donner à cette étude.

Réponse émise le 22 février 2011

Des cas d'hépatites E autochtones faisant suite à la consommation de saucisse à base de foie de porc cru (figatelles) ont été rapportés en France en 2009 et 2010. En 2009, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a renforcé la surveillance de l'hépatite E en lien avec le centre national de référence des virus des hépatites à transmission entérique (hépatite A et E). Une exposition à un risque alimentaire et/ou environnemental est actuellement retrouvée dans plus d'un tiers des cas d'hépatite E autochtone. Suite aux cas d'hépatite E liés à la consommation de figatelles, rapportés dans le Sud de la France en 2009, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (AFSSA) a été saisie par les ministères chargés de la santé et de l'alimentation. Dans un avis du 23 septembre 2009, l'AFSSA confirme la possible transmission de l'hépatite E suite à la consommation de produits à base de foie de porc cru y compris séché et recommande d'informer les consommateurs de ce type de produits du risque encouru et de la nécessité de les cuire à coeur. Elle identifie trois populations comme étant particulièrement susceptibles de développer des formes graves de l'hépatite E : les sujets présentant une hépatopathie, les sujets immunodéprimés et les femmes enceintes. Enfin, elle recommande de sensibiliser les professionnels de santé et d'informer ces populations à risque. Dans ce contexte, en avril 2009, le ministère chargé de l'alimentation a demandé aux professionnels de la filière charcuterie d'ajouter la mention « à consommer cuit à coeur » sur l'étiquetage des saucisses crues à base de foie de porc afin d'informer les consommateurs de la nécessité d'une cuisson à coeur de ces produits. D'autre part, plusieurs études ont été initiées par les filières professionnelles afin de mettre au point des traitements assainissant les produits contenant du foie de porc cru vis-à-vis du virus de l'hépatite E et de mieux connaître le rôle du réservoir porcin dans l'apparition de cette zoonose émergente. Le ministère chargé de la santé a rappelé dans un communiqué de presse, en mai 2009, l'importance de cuire à coeur ces produits par les consommateurs et d'éviter leur consommation par les personnes à risque de développer une forme grave de l'hépatite E précédemment citées. Enfin, conformément à la recommandation de l'AFSSA, devenue depuis le 1er juillet 2010 l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), un renforcement de la communication à destination des professionnels de santé et des populations à risque est prévu par le ministère chargé de la santé début 2011.

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