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Bérengère Poletti
Question N° 56413 au Ministère du Commerce


Question soumise le 28 juillet 2009

Mme Bérengère Poletti attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation sur la réglementation des locations d'emplacements de résidences mobiles de loisir. Actuellement, les usagers de résidences mobiles de loisir, communément désignées par le terme « mobile home », ont l'obligation de stationner sur des terrains autorisés et aménagés spécifiquement à leur usage. Cependant, le contrat de location d'emplacement pour des mobile homes relève du droit commun et n'est donc pas soumis à une réglementation spécifique. Dès lors, les parties fixent d'un commun accord la durée du bail (d'un an le plus souvent) et le montant du loyer initial et révisé (l'absence de clause de révision dans le bail laisse souvent toute liberté au bailleur lors du renouvellement annuel). La commission des clauses abusives a émis une recommandation en 2005 (n° 05-01) pour une meilleure réglementation dans ce secteur. Celle-ci n'a depuis lors, jamais été suivie d'effet. L'UFC-Que choisir a pu régulièrement alerter les pouvoirs publics en faisant la preuve de nombreux abus à propos des contrats de location d'emplacement de mobile home. Car il est fréquent que les locataires subissent un doublement du loyer au moment du renouvellement du bail, voire qu'ils aient l'obligation de quitter le terrain qu'ils occupaient. Le coût du déplacement du mobile home (minimum 1 000 €, par convoi exceptionnel), ainsi que la pénurie d'emplacements disponibles incitent le locataire à accepter les augmentations de loyer. Ces contrats sont donc imposés, et ne sont donc plus librement négociés. Le 27 novembre 2008 la FFCC et la FNHPA signaient la charte dite « de transparence du camping de loisir » qui prévoit des contrats plus précis, pluriannuels et avec des compensations financières en cas de non-renouvellement. Elle demeure cependant d'application volontaire et les dysfonctionnements perdurent encore aujourd'hui sur le terrain. Devant ce constat, elle le remercie de bien vouloir lui indiquer les mesures que le Gouvernement compte prendre afin de mettre un terme aux abus constatés, et notamment les délais dans lesquels une réglementation sur les contrats pourrait voir le jour.

Réponse émise le 8 septembre 2009

Il est exact que la location d'emplacements de résidences mobiles dans les campings a pu faire naître sur la période récente des différends contractuels entre les exploitants des terrains et les propriétaires d'hébergements. De tels litiges relèvent le cas échéant de la compétence des tribunaux, mais les pouvoirs publics veillent également à l'équilibre des relations contractuelles dans ce secteur. La commission des clauses abusives (CCA) a d'ailleurs procédé à un premier examen de cette question et a recommandé en 2005 que soient éliminées des contrats toute une série de clauses paraissant déséquilibrées au détriment du propriétaire de la résidence mobile. Bien que cette recommandation n'ait pas de caractère contraignant, elle constitue une référence utile pour inciter les exploitants de terrains de campings à faire évoluer leurs contrats. Par ailleurs, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a suivi très attentivement la démarche engagée par les professionnels appartenant à la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA), qui s'est traduite par la signature d'une charte de transparence du camping de loisir avec la Fédération française de camping-caravaning (FFCC, représentant les consommateurs usagers de camping) en novembre 2008. Ces fédérations ont élaboré depuis un contrat type, déclinant les principes de la charte et ayant vocation à être utilisé par les professionnels. En tout état de cause, la DGCCRF, dont la protection économique du consommateur est l'une des principales missions, veille au respect des règles en vigueur par les opérateurs et ne manque pas de prendre les mesures appropriées lorsque des infractions sont constatées. Elle peut notamment demander au juge civil la suppression des clauses pouvant être considérées comme abusives.

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